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Dis, j’ai une question pour toi.

Est-ce que tu sais faire la distinction entre colère et violence ?

En théorie, la colère est une émotion, là ou la violence est un acte. Mais d’après toi, où se situe la frontière ?

Si on considère que toute utilisation de force physique ou psychique, imposée à autrui (donc sans son consentement) est une expression de violence, alors on peut la retrouver partout, non ?

Je veux dire pas seulement dans l’éducation des enfants ou les relations affectives, mais aussi à l’intérieur de toi. Ton voisin qui fait la fête jusqu’à 5 heures du matin sans t’avoir prévenu, les publicités et les pop-ups qui envahissent ton espace sans ta permission, ton Smartphone qui vient interrompre une discussion importante pendant un repas, tout cela peut être perçu comme violent, selon ta sensibilité, et le rapport que tu as au  monde et à toi-même. De même que ton désir d’avoir raison dans une conversation au point de vouloir convaincre, ou forcer l’autre à adhérer à ton point de vue. Est-ce que c’est pas de la violence aussi?

Longtemps, par exemple, ma violence s’est exprimée dans des blagues, ou du second degré. Pas celles où tu cherches à rire avec l’autre, je te parle des blagues qui te font rire à rire à son insu, que tu fais pour prouver ton intelligence ou ta supériorité.

Je n’avais pas conscience à l’époque que mon humour, loin d’exprimer un désir de connexion avec autrui, avait pour source une colère et une agressivité bouillonnantes. Je n’avais pas appris à écouter ce qui se passait en moi.

Combien de gens, lorsqu’ils sont traversés par de la colère, ont appris soit à la contenir, soit à la fuir, ou mieux encore, à s’en dissocier ?

Et c’est peut-être justement là que se trouve le berceau de notre violence : dans nos tentatives de réprimer des émotions que nous jugeons comme non-légitimes ou non acceptables.

En même temps, écouter sa colère peut sembler terrifiant, surtout quand tu ne sais pas faire la distinction entre colère et violence (j’en parle dans cet article).

Alors, la question que je me pose aujourd’hui, c’est qu’est ce qu’on fait de la violence ? Comment apprendre à la gérer ?

Doit-on accepter qu’il y aura toujours de la violence en nous, et vivre avec ? L’utiliser comme une réserve d’énergie, et en faire une force au service de nos valeurs et de nos croyances ? Ou prendre les armes, et entrer en guerre contre elle, en espérant que ce soit elle qui perde le combat ?

 

 

En fouillant dans un de mes carnets (j’y écris 3 pages tous les matins), je suis tombé sur un texte dont je n’avais aucun souvenir, dans lequel j’avais utilisé un procédé que j’affectionne particulièrement, et auquel je consacre un module entier de ma formation d’écriture : le switch de point de vue.

En résumé, tu écris à la première personne, en te mettant dans la peau de quelqu’un d’autre. Tu peux choisir d’être Sherlock Holmes, le fantôme de ton grand-père, le monstre du Loch Ness. Ou même te mettre dans le point de vue du chat des voisins, du fauteuil de bureau du président de la république, ou du peuplier de ton ancienne cour de récré. En fait, y a pas de limites. Tu peux même te mettre dans le point de vue d’une sensation, d’une émotion, ou d’une partie de ton corps.

« Salut, je m’appelle Paul, j’ai 216 ans, et j’ai mal à mes branches…. »

Ce qui est très fort avec cet exercice, c’est qu’assez rapidement, si tu joues vraiment le jeu, tu constates que tous ces personnages que tu incarnes ont quelque chose à dire. En rentrant dans leur peau, t’as l’impression au bout d’un moment, que ce n’est plus toi qui écrit, mais le personnage que t’as choisi qui s’exprime à travers toi.

C’est très puissant d’un point de vue créatif. Cela peut être très marrant, mais aussi très remuant, en fonction de qui tu choisis d’incarner. Et c’est ce qui m’est arrivé avec ce texte où je suis devenu… un tueur en série.

Ça fait d’ailleurs une semaine que j’hésite à le poster. Parce qu’il donne accès à certains aspects de moi que je n’assume pas, que je n’aie pas envie de voir. Et qui me font peur.

Mais l’art et l’écriture ne sont-ils pas des endroits où justement, notre violence, au lieu d’être refoulée, peut-être exprimée, et qui sait, sublimée.

Me revient en mémoire ce texte de Bukowski

Le style est la réponse à tout.
L’approche neuve d’une chose terne est dangereuse.
Mieux vaut faire une chose terne avec du style qu’une chose dangereuse sans style.
Faire une chose dangereuse avec style, c’est ça l’art.

Alors, en attendant de voir si je vais poster mon texte demain, j’aimerais te demander :

Quel est ton rapport à la violence ?
Comment tu la vis ?
Qu’est ce que tu en fais ?

N’hésite pas à poster tes commentaires, et réponses à la suite de cet article.

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