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J’ai une question pour toi.

Comment tu fais pour gérer les moments où ça va pas ? Quand tu ressens un manque, et que les gens dont t’aurais besoin, ne sont pas là ?

J’aimerais te partager un truc simple qui m’a sacrément aidé récemment.

C’était la fin d’une matinée de formation bien éprouvante. Chez moi, quand les émotions sont trop fortes, je suis pris de léthargie, je m’endors, ou je m’absente. Quand je suis revenu à la réalité, tous mes collègues étaient partis déjeuner. Il ne restait que Paul dans la salle, qui discutait encore avec le formateur

– Hey, Paul, tu déjeunes où ?

– J’ai un rendez-vous là.

– Ah… ok.

J’ai fait mine de pas être affecté. Mais c’était ce que je redoutais le plus : trainer ma solitude désespérée dans les rues de Paris. J’ai hésité un moment à me réfugier dans l’écriture de mon article du jour. Mais ça sentait la fuite.

 


Comme un ours sorti de son hibernation, j’ai donc arpenté d’un pas lourd le pavé parisien, à la recherche d’un truc à manger.

J’avais pas vraiment envie de déjeuner avec Paul. Je voulais juste éviter de me retrouver tout seul. Ce que j’avais vécu dans cette matinée avait été trop douloureux, et il me fallait une distraction, un moyen de détourner mon attention. Ou alors, un vrai soutien, l’attention d’un proche qui m’accueille dans ses bras.

Tu connais cette chanson d’Enrico Macias : Le mendiant de l’amour ?
C’est l’histoire type qu’arrête pas de dire à tout le monde donnez-moi de la tendresse, des sourires, donnez moi tout. Dieu vous le rendra.

Bah, c’était un peu moi.

T’es comment, toi, quand on ne te donne pas l’attention que tu aimerais recevoir. Est-ce que tu optes pour l’appel à un ami ? Ou pour la complainte de la butte ? ou l’isolement musical ?

Je serais curieux de savoir

Moi, mon option, c’est la rumination mentale :

Je me sens pas bien,
je ressens un manque d’affection,
j’attends que le monde extérieur m’apporte un réconfort que je ne reçois pas,
je suis frustré,
alors je vais encore moins bien,
je ressens encore plus le manque, et j’attends encore plus….
Et je suis encore plus frustré….… et je vais encore moins bien. … et…
Bref, t’as compris la boucle.

Certaines expériences douloureuses de la vie peuvent devenir des tremplins pour ton évolution. Des fois, elles ne sont pas encore assez douloureuses pour te pousser à réagir.

– Est ce que j’ai envie de rester dans cette boucle de victimisation ?
Non

– Est ce que je suis prêt à faire quelque chose de différent ?
Oui

– Est ce que je sais quoi ?
Non

Des rires autour de moi, m’ont ramené à la réalité. Ça faisait 20 minutes que je marchais dans la rue, sans prêter la moindre attention à l’environnement. Le soleil qui brillait, l’air doux et vivifiant, et les gens qui échangeaient joyeusement dans la rue.

J’ai respiré. Une grande bouffée d’oxygène est venue irriguer mon cerveau. Et avec ces coups de mistral que la vie sait parfois si bien t’offrir, et qui te retournent le cerveau, mon état émotionnel a switché.

Elle était la, la solution devant moi. 

Pourquoi attendre du réconfort du monde extérieur, après tout ?

Quand t’es en manque, et que t’attends de recevoir, et bien… commence par donner

Regarde le soleil, il te donne sa lumière. Et il te demande rien en échange. Et ton matelas, il te donne sa souplesse. Et tes vêtements, leur chaleur.

Ils attendent rien de toi.

En fait, le monde n’arrête pas de te donner, et toi t’es dans la plainte de pas recevoir assez.

Donc, c’est simple, mec (ou meuf) , deviens le soleil, l’air, la lumière, la vie. Et donne.

Recevoir c’est sympa. Mais ça dépend des autres. Mais, donner, ça dépend que de toi

J’ai commencé à regarder les arbres, les rues, les gens.

« Tiens, qu’est ce que j’aurais envie de donner en ce moment ? »

J’ai essayé de sourire maladroitement à des inconnus, qui ne me voyaient pas, et ça m’a procuré de la joie. Cette matinée qui m’avait paru si dure émotionnellement, était en train de m’enseigner quelque chose.

Toi et moi, on est pas des mendiants de l’amour. On est carrément pleins aux as. Et on a les moyens d’être des super donateurs.

Et je suis rentré de ma pause déjeuner presque contrarié de ne pas avoir trouvé un mendiant à qui donner mon repas.

Il me restait quelques minutes avant la reprise des cours, juste le temps de commencer l’écriture d’un nouvel article. Pas pour me plaindre, ou quémander un peu d’attention et de consolation. Juste pour te donner un texte, partager un bout de mon expérience, et ce conseil que tu trouveras peut-être trop simple pour être vrai.

Arrête d’attendre des autres qu’ils te donnent ce qui te manque. Commence par le donner. Que ce soit à travers ta curiosité, ton émerveillement, ton temps, tes connaissances, ton écoute, ou ta simple présence.

Donne.

Et tant pis, si Dieu ne te le  rends pas. Il est peut-être juste en manque lui-aussi. Tu peux toujours lui faire suivre cet article.

Et toi, alors, raconte-moi, comment tu fais pour gérer tes moments de manque ?

 

 

 

 





Je veux recevoir


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2 réponses
  1. Elo
    Elo dit :

    Avant, je prenais un bon verre de vin blanc anesthésiant et je retrouvais ma capacité « à donner ». Ça s’est transformé en allant voir la mer maintenant, c’est à 1h de route en voiture, j’y suis en un rien de temps ! En me prenant des claques de vent dans le visage, et « en regardant » le bruit des vagues, je retrouve le sourire que je peux ensuite donner ! C’est l’etape indispensable pour apaiser le truc.
    Sans ça, quand ça va pas, pareil je reste dans ma boucle de rumination, et d’isolement justement. Ces seuls moments où je perds le sourire !

    Bonne journée Namir ! ☀️

    Répondre

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  1. […] Donne même à l’autre le droit de ne pas aimer tes questions, tes cadeaux, ou de te faire des reproches.  (j’en parle dans cet autre article de mon blog) […]

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