Version texte

Dans un de mes précédents articles (Qui a mangé mon perroquet ? )  j’évoquais la phrase de Bruno, qui m’avait retourné le cerveau. Et qui le retourne encore depuis deux mois.

Je m’étais promis d’écrire dessus, sans jamais réussir à trouver l’angle pour aborder ce sujet ô combien important, puisqu’il est est probablement à l’origine même de la création de ce blog.

Ce jour-là, Bruno avait exprimé qu’il ne savait pas ce que cela voulait dire aimer. Sa réflexion m’a amené à me questionner en profondeur sur mes relations, sur ma vie de couple, sur ce qui m’avait amené à me séparer.

Et aussi sur ma famille, et mon père.

J’en suis venu à me poser des questions comme :

– Ai-je aimé ma femme ? Est-ce que je l’aime encore ? Et elle  ?

– Mes parents m’ont-ils aimé ?

Comment le savoir ?

En fait, il aurait fallu que je leur demande.

 

 

Alors, hier, en écrivant mon article intitulé le voile d’oubli (dans lequel je raconte mon histoire d’amour avec Angelina Jolie, si tu me crois pas t’as qu’à lire l’article),  j’ai pensé à une question, qui aurait pu changer le cours de ma vie, si je me l’étais posée plus tôt.

Parce que, soyons honnêtes, définir l’amour, c’est chaud. Mais il y a une question plus simple que tu peux te poser.

T’es prêt ?

Et bien, la voila :

Hey, X,  comment tu sais que je t’aime ?

Cette question, tu pourrais la poser à ton conjoint, à ton père, à ta mère, à tes amis, à tes enfants, à tous les gens que tu aimes en fait.

Mais il y a un truc encore plus intéressant à faire avec cette question.

C’est de pas la poser.

Et d’y répondre toi-même, en te mettant à la place de ton conjoint, de ton père, de ta mère, de tes amis, de tes enfants, de tous les gens que tu aimes en fait.

En gros, tu pourrais  la formuler ainsi :

A ton avis, que répondrait X (ton père, ton conjoint, ta fille) si tu lui demandais, comment tu sais que je t’aime ?

 Cela va t’obliger a aller à des endroits où tu n’es peut-être jamais allé, et prendre conscience d’un truc de dingue : tu ne connais pas les critères de l’amour des gens que tu aimes.

Avant que tu ailles plus loin dans cette exploration explosive, je voudrais te parler d’un livre que j’ai lu récemment, et que j’aurais aimé découvrir des années plus tôt. Il s’agit des Langages de l’amour de Gary Chapman.

Je suis pas très fan du coté moraliste du livre, mais l’idée de base est super intéressante :

Pour Gary, on a chacun notre manière d’aimer et de nous sentir aimé.

Pour savoir laquelle est la tienne, je t’invite à répondre à ces deux questions :

1 – Comment tu sais que tu es aimé  (par X ou par Y) ?

2 – Comment tu sais que tu aimes (X ou Y) ?

Avant de lire la suite, je t’invite vraiment à prendre une feuille et un crayon et  plancher une bonne dizaine de minutes pour y répondre.

Gary Chapman dénombre 5 manières différentes de te sentir aimé :

  1. Les paroles valorisantes
    (Tout ce qui est de l’ordre de l’appréciation, compliment, encouragement)
  2. Les moments de qualité
    (Ces instants où tu te sens écouté très attentivement, où l’autre te fait sentir à quel point tu es important. Ces espaces de présence sacrée qui te sortent de ta routine, et où l’autre se rend disponible a 100%)
  3. Les cadeaux
    (Peu importe leur valeur, c’est vraiment le geste de recevoir quelque chose, une carte postale, un dessin, une fleur, ….)
  4. Les services rendus
    (Ton pote qui propose de venir t’aider à emménager, ton conjoint qui fait la vaisselle, les courses, passe l’aspirateur, ou lave ton linge, si ce sont des choses importantes pour toi)
  5. Le contact physique
    ( Quand pour toi le mot je t’aime fait moins d’effet qu’un main posée délicatement sur ton visage, qu’un baiser dans ton cou, ou qu’une étreinte)

L’idée du livre, c’est que chacun a une manière dominante de se sentir aimé. Peut-être arrives-tu déjà à percevoir la tienne. Si ce n’est pas encore le cas, tu peux te demander  :

Qu’est ce qui me blesse le plus ou me met le plus en colère chez mon conjoint, ou mon parent ?

Tu pourras ainsi d’identifier ce qui est important pour toi.

Par exemple, si tu as toujours eu du mal à supporter les critiques de ta femme, et que cela te met en colère que, malgré tes efforts, elle pointe surtout ce qui ne va pas, il est probable que ta colère exprime justement ce qui te manque le plus pour te sentir aimé. Ici, probablement des paroles valorisantes.

La lecture de ce livre m’a permis de clarifier une des sources d’incompréhension les plus importantes dans mon couple : nous n’avions pas les mêmes critères pour nous sentir aimé, ma femme et moi. Et surtout, nous ignorions quels étaient nos critères respectifs.

Par exemple, parce que j’accorde beaucoup d’importance aux paroles valorisantes, et aux moments de qualité, j’ai essayé d’offrir à ma famille de la disponibilité et de la qualité de présence. En revanche, n’aimant pas spécialement les cadeaux et les services, qui ne faisaient pas partie de mon langage prioritaire de l’amour, et qui me coutaient beaucoup d’énergie, j’en faisais peu. C’est ce qui fait que mes parents depuis petit, m’ont traité d’égoïste qui ne pense qu’à lui.

Je n’étais pas égoïste. C’est juste que pour moi, aimer, c’était écouter, passer du temps, avoir des gestes tendres Des câlins. Être content de retrouver des gens, apres une absence.

Pour ma femme, faire des cadeaux et rendre des services est essentiel. Elle m’en faisait souvent, exprimant ainsi son amour. Et négligeant les paroles valorisantes dont j’avais besoin.

Résultat : je ne me sentais pas aimé à la hauteur de mes attentes. Et elle non plus. Nous ne nous manifestions pas l’amour de la façon dont l’autre l’attend.

Aimer, c’est peut être tout simplement la force qui te pousse à rejoindre l’autre dans son langage de l’amour, quitte à choisir de faire ce qui n’est pas naturel ou agréable pour toi.
Mais cela nécessite d’abord que tu connaisses les langages de l’amour de tes proches.

C’est ce qui m’a donné envie de jouer à ce jeu.

Alors, à ton avis, que répondrait ta maman  si tu lui demandais, comment tu sais que je t’aime ?

Oh la vache…

Moi, je crois que je n’en sais fichtre rien.

C’est flippant de se rendre compte qu’on ne sait pas répondre à cette question.

Et, toi papa, qu’est ce que tu répondrais, si je te posais la question ?
Tu me dirais, parce que tu es mon fils, et c’est tout

Et toi, mon fils, comment tu sais que je t’aime ?
J’imagine que tu me répondrais que c’est parce que je joue au foot ou à la Switch avec toi.

Et toi, ma fille, comment tu le sais ?
J’imagine que tu me répondrais que ma question, elle est gênante en fait, et tu botterais en touche.

Bah oui, elle est gênante. Mais le plus gênant, c’est que je ne sais pas répondre. Je ne connais pas vos critères de l’amour. Et je ne suis pas sûr de connaitre les miens.

Tiens, d’ailleurs, Maman  comment JE sais que je t’aime ?

Facile. Je sais que je t’aime parce que j’aime bien rire avec toi. Que je suis heureux de te retrouver après un voyage. J’aime bien parler avec toi de chose inutiles, et de t’écouter me raconteur des anecdotes de ton village. Je suis gourmand de connaitre ton histoire.
Enfin, je l’étais.

 

Et toi papa, comment je sais que JE t’aime

Oh, c’est dur. Je sais que je t’aime, parce que je suis triste de te voir souffrir. Et que si je pouvais faire un truc pour te rendre heureux, même si ça me coutais je le ferais . Si tu me demandais un truc chiant, je le ferais aussi.
Je sais aussi que je t’aime parce que je souffre encore terriblement que tu ne m’aies pas dit je t’aime, que tu ne m’aies pas fait assez de compliments, que tu ne m’aies pas serré dans tes bras.

 

Et vous les enfants, comment je le sais que je vous aime?

Parce que je souris en pensant a vous. Que je m’émerveille de vous voir grandir. Que j’aime vous écouter me parler de choses que je ne connais pas. Et me faire découvrir des chanteurs que pour rien au monde, j’aurais eu envie d’écouter.

Alors, si toi aussi, tu veux explorer tes critères de l’amour, avant d’aller poser la question aux gens que tu aimes, commence par  répondre en essayant de te mettre à leur place.

Mesure donc bien le niveau de ton ignorance sur un sujet aussi fondamental. Ensuite compare tes réponses avec les leurs.
Je pense que vous aurez de belles soirées d’échange en perspective.

Et s’il te plait, n’oublie pas de partager tout cela dans tes commentaires, et de me dire ce que tu en as retiré et appris.

Parce que, c’est aussi en te lisant et t’écoutant, que je me sens aimé.

 

 

 

N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

Et si tu veux explorer à ton tour l’écriture, jette un oeil à  Inspirateur – mon programme en ligne.

3 réponses
  1. Nouria
    Nouria dit :

    C’est pas si long, enfin,pour moi, ça passe tout seul! 🙂
    J’ai beaucoup reproché à mon ex compagnon de m’aimer comme IL avait envie d’être aimé et non pas comme j’avais besoin ou désirais être aimée.
    Et je crois que c’est ce que l’on a tendance à faire plus ou moins tous, le plus souvent, si l’on ne fait pas attention.
    Dans le couple, pour me sentir aimée j’ai vraiment besoin que de temps en temps l’autre me montre qu’il peut faire quelque chose dont il n’a pas forcément envie parce qu’il sait qu’à moi,ça va me faire hyper plaisir. Qu’il sache venir me rejoindre dans mon monde au moment précis où c’est ça qui est important pour moi.
    Ça me donne l’impression d’être importante, de compter pour de vrai.
    J’imagine que cela rejoint les moments de qualité.
    J’ai besoin d’être touchée aussi pour me sentir aimée et considerée. Autant par mes ami-es que par mes enfants, mes parents, mes frères, mon conjoint, même dans la sphère pro… par tout le monde en fait, pas forcément de la même manière, mais quand même. Le contact physique m’est essentiel.

    Je sais que j’aime les gens , parce que j’ai toujours une main qui vient se poser sur une épaule, ou sur un dos, sur une cuisse…
    Et puis j’ai envie de partager des moments en tête à tête, et d’explorer nos mondes ensemble.
    Et j’ai envie d’être présente pour eux, même en étant loin et même si parfois ça me pèse.

    Répondre
  2. Elodie
    Elodie dit :

    Tient, j’ai eu cette image de la pub très longue qui passait pour un supermarché juste après avoir lu ton article. « L’amour tout court »
    J’ai eu du mal a mettre des réponses face aux questions, en fonction de la personne a qui j’imagine la poser, quand rien que le mot « Amour » semble déranger, même écrit ou lu.
    Et sinon, Ca fait 2 fois que j’entends parler de ce bouquin en 1 semaine !

    Répondre

Trackbacks (rétroliens) & Pingbacks

  1. […] un moment chouette de convivialité. Tu sais, un de ces moments de qualité dont je parle dans cet article, essentiel à mon avis, sur les critères de […]

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *