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En ce moment, je donne une formation à des futurs techniciens en hypnose.

Pour certains, ça va être le commencement d’une nouvelle vie

Un autre monde les attend derrière la porte.

Il sera peut-être infini. Et ça peut faire un peu peur.

Comme la femme qui décide de faire son coming-out out à sa famille.

Comme le veuf qui se rend pour la première fois à un rendez-vous Tinder. 

Comme le timide qui prend son courage à deux mains, et va voir cette collègue dont il est secrètement amoureux pour lui faire sa déclaration.

Comme toi, quand tu prends certaines décisions dans ta vie, en sachant qu’il n’y aura pas de marche arrière.

Tu ne pourras plus jamais faire comme avant.

Elliot Taylor a franchi cette porte, le jour où il a choisi de laisser partir E.T., et de l’aider à retourner sur sa planète.

Moi aussi, j’ai ouvert une de ces portes, en m’inscrivant à ma première formation d’hypnose

Et c’était pas gagné du tout.

Parce que je n’aurais jamais du la faire, cette formation.

J’avais demandé un financement Afdas. J’avais un très bon dossier.

Et j’ai reçu un refus pour une raison administrative absurde.

Après avoir râlé, pesté contre le système, je m’apprêtais à baisser les bras, dégoûté.

Tant pis, ils ont pas voulu me la financer, je la ferai pas.

L’histoire aurait du s’arrêter la.

Sauf que ce jour là, il y a eu quelque chose de différent.

Ma mère venait de décéder 8 mois plus tôt. Et m’avait laissé des sous en héritage, que j’avais soigneusement déposés à la banque.

Et si j’utilisais l’argent de l’héritage pour me payer cette formation ?

Ça va pas, non !

La réponse qui est venue était bien plus cinglante que le refus de l’Afdas.

D’où venait donc ce « non » ?

Alors, je me suis adressé à moi-même.

J’ai ouvert mon cœur, et j’ai commencé un drôle de dialogue :

– Est-ce que j’ai envie de faire cette formation ?

– Oui

– Est-ce que j’ai vraiment envie de faire cette formation ?

– Oui

– Est-ce que j’en ai suffisamment envie pour que, même si on me la la finance pas, je la paye de ma poche ?

Cette fois, il y a eu un silence

Un vrai silence

C’est là où je l’ai vue, la porte devant moi. Et elle était fermée.

C’était la porte du :

 – Est-ce que je vaux quelque chose ?

– Est-ce que je mérite d’investir sur moi ?

– Est-ce que je trahis pas ma mère, qui avait tant souffert pour économiser ses sous, en gaspillant son argent inutilement ?

– Est-ce qu’il serait pas mieux à la banque cet argent ?

C’est bizarre de parler à ton cœur comme si c’était une autre personne. Logiquement, ça fait partie de toi. Tu fais un.

Moi, j’ai presque jamais eu le sentiment de faire un.

Je vis avec l’impression étrange qu’il me manque quelque chose pour me sentir complet.

Est-ce de la dépendance affective ? un attachement insécure ? Un syndrome du jumeau perdu ?

J’en sais rien.

En tout cas, ce jour là, j’ai écouté mon cœur, et il m’a dit oui.

J’ai ouvert la porte, et je me suis payé cette formation.

Et à la place de la peur de voir s’envoler cet argent, j’ai ressenti une fierté énorme. La conscience que je prenais une décision qui allait changer le cours de ma vie.

Je ne savais pas vraiment pourquoi je voulais faire cette formation.
J’avais bien une raison officielle, mais la raison profonde, inavouée, ne m’était pas encore accessible.

Il y a une intelligence profonde en nous. Elle nous  chuchote des messages, en toute humilité et modestie.
Et elle ne nous reproche même pas de ne pas l’écouter.
Je crois qu’elle nous aime, tout simplement.

Aujourd’hui j’enseigne dans cette école où j’ai été élève.

Mais c’est pas ça, le plus important

Ce n’est pas l’hypnose qui m’a changé. Ce n’est pas cette formation.

J’étais déjà prêt à changer.

C’est d’avoir suivi cette intuition qui m’a dit « Vas-y. Même si tu ne sais pas pourquoi.  ».

Ce jour là, ou j’ai eu le courage d’écouter mon cœur, je me suis senti complet.

Des portes, il y en a eu d’autres par la suite.

Je suis face à l’une d’elles en ce moment, et elle est immense.

Je sais qu’en la franchissant je vais me perdre, vaciller, y rencontrer l’incertitude, et l’inconnu.
Me sentir à nouveau incomplet.

Et que j’aurais envie de revenir en arrière, à la recherche des bras que je quitte

Alors, je me poserai et j’écouterai tranquillement mon cœur.
Parce que je ne suis pas seul.

Ni incomplet.

Il est là.

Parfois tu crois que les portes sont fermées,

Alors qu’elles sont grandes ouvertes en fait.

Elles attendent juste que tu les voies.  Et c’est ça qui peut prendre du temps.

 

 



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2 réponses
  1. Nouria
    Nouria dit :

    Un jour en thérapie, dans un rêve éveillé je me suis retrouvée devant une porte fermée.
    Elle était immense.Tellement haute que même en relevant ma tête je n’en voyais pas le haut.
    J’étais complètement bloquée devant cette porte fermée et je ne pouvais pas l’ouvrir. J’étais presque collée à elle et je ne voyais aucune issue.
    Et puis j’ai été invitée à reculer.
    J’ai fait deux pas en arrière et là, je me suis rendu compte que cette porte était extrêmement étroite, c’en était presque drôle.De chaque côté il y avait juste un petit grillage bas que je pouvais très facilement enjamber si je le voulais. t Derrière la porte et le grillage, il y avait un petit prés, très beau, très vert, et au bout du prés le début d’une forêt avec des arbres magnifiques.
    Moi qui suis une amoureuse des arbres, j’avais envie de sauter ce grillage et de courir dans la forêt, mais je n’y arrivais pas.
    Alors la thérapeute m’a demandé :
    – de quoi aurais tu besoin pour oser franchir ce pas?
    – d’être autorisée à le faire
    Et au moment où j’ai dit ça, j’ai senti une présence.J’ai vu une biche sortir de la forêt. Elle me regardait droit dans les yeux.Elle s’est approché jusqu’à moi , et puis elle a fait des bonds dans le prés, et, alors qu’elle aller repartir vers la forêt, elle s’est retournée pour me regarder à nouveau, comme pour me dire « suis moi! ».
    Alors j’ai pris une grande inspiration, j’ai sauté par dessus ce grillage et je suis partie courir dans les bois…

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  2. Elo
    Elo dit :

    J’ai choisi une porte ici aussi). C’était une porte de forteresse vue de l’extérieur. Avec des clous et rouillée, très lourde et froide au toucher. Il n’y avait même pas de poignée.
    Elle donnait clairement pas envie d’aller s’y aventurer… valait mieux passer à côté et l’ignorer pendant 35 ans.

    je m’y retrouve quelque part dans tes mots même si tout est bien différent. Je crois que cette nuit ou j’ai pris la route à 3h du matin en cachette avec cet horrible mal de tête y est pour quelque chose. Au moment où je me suis rendue compte que mes automatismes m’ont fait partir pour aller presque mourir toute seule auprès d’inconnus en blouse blanche. Presque J’ai revu cette porte. J’étais même cette porte. Qu’elle claque ! Alors J ai franchi le seuil effrayée par ce que j’allais y trouver, mais éclairée par mes ombres.
    Ma force a moi c’est ça. Et petit à petit la porte s’est éloignée en avançant, devenant presque imperceptible de mon point de vue. Elle parait plus jolie de loin, on y voit pas les détails. Et puis d’autres portes. Dont celle là devant moi, Un peu chelou vu comme ça. Pourpre et attirante, avec sa poignée en forme de 8. Vers l’infini. Je l’ai franchi. Et maintenant, pas question de faire demi tour….
    (Je mes ici Des mots comme ils viennent Namir, comme d’hab hein 😉 )

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