LE MYTHE SUISSE

 » On dit que les suisses sont neutres. Pourtant, je n’ai jamais connu un peuple qui aime autant le sexe. « 
Mère Thérésa
1979

 

 

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Ce week-end, je suis allé visiter le musée de paléontologie de Genève. Exposition temporaire. Quelques animaux empaillés, et leur évolution expliquée à la lueur des neurosciences. Le tapir à cornes, le buffle tacheté, le léopard à peau d’éléphant, et quelques anomalies chromosomiques captivantes de la nature ont révélé la théorie de l’évolution à une classe d’adolescents.

Le professeur Dimitri Antataki, directeur du département de recherche à l’université de Genève (UNIGE), et conférencier du musée a brillamment expliqué comment ces combinaisons se sont faites, et  permis a l’espèce d’assurer sa survie dans une contexte donné.

Mais les travaux du laboratoire de Génétique Moléculaire et de biologie nucléaire de l’IGMBN, dont le professeur dirige le département de Microscopie photonique à haut débit, vont bien plus loin que des explications déjà connues.

Les résultats de ses recherches sur l’origine de l’intelligence aux commandes de notre instinct de survie, sont en train de provoquer une déflagration mondiale dans toutes les hypothèses en cours sur l’histoire de l’évolution.

 

Tenez-vous bien: notre survie est liée à un champignon, la teigne rachophyle, dont les bactéries, en se disséminant dans la nature, ont contaminé l’ensemble du vivant. Un peu comme une fraise des bois, dont le vent aurait propagé des millions de pistilles alentours. Ces grains hallucinogènes microscopiques auraient atteint en quelques siècles, toutes les espèces, et auraient eu sur eux deux conséquences majeures.

 

1 – La teigne rachophyle (Trichodermophyton Iridiaris) aurait tout simplement provoqué l’extinction de certaines espèces.

Selon le professeur Antataki, ce serait cette bactérie, et non les changements climatiques, qui aurait provoqué la disparition des dinosaures, en inhibant certaines hormones en lien avec la capacité d’adaptation au contexte.

 

2 – Chez d’autres espèces, elle aurait crée une hallucination puissante : celle du sentiment d’appartenance, entraînant un besoin immédiat de protection de sa descendance.

En résumé, (et je dis ça avec mes mots) : C’est à cause d’un champignon qu’on a l’illusion d’aimer nos enfants.

Cette contamination aurait entrainé la mutation du génotype des espèces touchées, et créé des subdivisions en plusieurs sous-espèces. Le vautour amphibie se serait divisé en poisson pachyderme, qui aurait alors muté en panda, dans un cycle fou de tests et de combinaisons de survie, qui ont conduit à l’arrivée de Cro-Magnon, Erectus, Habilis, et nous,  leurs descendants.

 

Grâce au charisme du professeur Antataki, et à la clarté de ses explications, les lycéens du lycée Paul Valery de Cambrai, sont ressortis du musée en ayant l’impression d’avoir vu un film de science fiction.

Et ce n’était pas fini.

Une autre bombe les attendait en fin de journée.

Le canular.

Tout cela était évidemment complètement faux. Un canular. Une manipulation dont le seul but était de montrer aux élèves comment, sous couvert de masturbation scientifique, et de biais d’autorité, on peut faire gober n’importe quoi a presque n’importe qui.

 

Le problème, c’est que Jessica Gauvain, élève de Terminale B2, n’était pas presente lorsque le professeur a révélé l’arnaque.

 

Quand on a que l’amour en partage, et comme seul héritage, et qu’on est au bord du lac Léman, devant un coucher de soleil magnifique, en compagnie de Tristan Blaise de Ponsac, terminale B1, bah forcement, on priorise.

Cette nuit, c’est sa première nuit à Jessica. Le cœur qui bat à fond. Comme une guimbarde qui fait tzing tzing a gogo. Voilà. Jessica cette nuit va aimer.

Elle repartira de Suisse avec une histoire fausse dans la tête, qu’elle racontera a ses amies : Les fraises. Les jaguars à peau d’éléphants, et la teigne rachophyle.

Voilà comment les mythes naissent.

Tout ça à cause d’un champignon.

😎

Pour celles et ceux qui ont lu mon article d’hier, 🙂 vous avez sans doute reconnu l’origine de ce texte.
Et oui, la méthode du petit Poucet (que tu peux tester en suivant cette masterclass gratuite).

Et voici  les mots qui ont inspiré l’écriture de ce texte :

Paul, 42 ans, 1M74, 77 kilos

La bombe – Fraise des bois – Devant le lac Léman à Genève –

Quand on a que l’amour – Guimbarde – Elle est secrètement amoureuse et passionnée –

Professeur d’université – Tapir

N’hésite pas à tester toi aussi cette méthode d’écriture rapide, et à poster tes textes dans les commentaires ci dessous.

 

 

 



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7 réponses
  1. Mélanie
    Mélanie dit :

    Bonjour,
    Celle-là il fallait l’inventer!: « La teigne rachophyle (Trichodermophyton Iridiaris) » vivement l’illustration!
    Sur proposition de Namir je re-poste ma version (la première fois ça n’a pas fonctionné je pense), j’espère que ça encouragera d’autres joueur.ses.. là il n’y a pas de bombe ça fait trop mal (Namir triche en ajoutant un mot mais c’est le maître à bord)

    — Dumont Paul, 42 ans, 1m74, 77 kilos.
    — Des antécédents d’allergie ?
    — Non.
    — Votre consommation d’alcool ?
    — De temps en temps, un verre de vin, parfois une bière entre collègues.
    — Tabac ? Cannabis ?
    — J’ai arrêté de fumer il y a trois mois.
    — OK, c’est noté, l’urologue vous rappellera pour confirmer la date de l’opération, en attendant passez à-côté l’infirmière va prendre votre tension et fera la prise de sang.
    Paul regarda une dernière fois son visage dans le miroir. Il serrait et desserrait les poings sous l’eau glacée. Courage. Courage. Courage. Les toilettes sentaient la pisse et un mélange écœurant de parfums de produits d’entretien. Des portes claquaient derrière lui mais il n’y prêtait pas plus que ça attention. Il s’aspergea le visage et sortit sur le parking de l’hôpital en secouant la tête.

    Julia croise les jambes un peu tendue, c’est son premier entretien avec ce professeur d’université, Paul machin, il l’a laissé attendre dans son bureau, une urgence, elle tripote machinalement la pochette bleue. Elle pense à la meilleure manière de lui exposer son projet mais elle perd le fil. Son regard tombe sur une carte postale punaisée sur un cadre en liège: « Le lac Léman à Genève » La photo est un peu passée et la carte elle même a les angles écornés, elle doit avoir au moins vingt ans. Elle ne sait pas ce qu’il lui a pris, elle s’est levé et le cœur battant, est allé décrocher la carte et a lu le message au dos.
    Prise de panique elle se rassoit, la carte est-elle bien dans la même position ? Il va voir sur son visage c’est certain, elle n’a jamais su cacher ses émotions. Elle ne va pas pouvoir garder son sang-froid. Elle va pour se relever lorsque la porte s’ouvre.
    Il entre et la salue avec chaleur. Elle voit son regard qui s’attarde sur la carte et elle sent, elle sent le rouge qui monte aux joues, la mâchoire qui tremble, le sang qui reflue tout en bas des jambes, elle pourrait défaillir maintenant.
    Il l’observe. Avec ses joues écarlates elle ressemble à une fraise des bois, l’image le fait sourire, est-ce qu’il n’aimerait pas croquer là-dedans à pleines dents ? Il s’attarde à imaginer qu’elle est secrètement amoureuse et passionnée et tandis que le silence s’installe dans la pièce il jouit de ce moment tendu. Elle se met à parler, mal à l’aise, il regarde la bouche pleine de mots qui bredouille, comme c’est bon cette sensation !
    Il n’a rien dit de tout l’entretien. Lorsqu’elle a terminé son exposé, il y a eut un interminable silence. Finalement il s’est levé en lui tendant la main, il a juste dit « À bientôt mademoiselle. » Cette voix ! Cette voix c’était juste dégueulasse ! À bientôt ? Non mais jamais, plutôt crever sale porc dégueulasse. Julia tremble de colère désormais, elle est comme une furie et elle ne prête même pas attention à l’autre, là, qui fait la manche avec sa guimbarde et qui joue quoi ? Qui joue « Quand on n’a que l’amour » gnagnagna !
    Elle repense à la carte et d’un seul coup ça la calme, elle se met à rire d’abord nerveusement et puis ça explose, elle ne peut plus s’arrêter, les mots dansent dans sa tête : « Oh chéri, chaque jour je me caresse en pensant à ta langue de tapir, reviens vite ! »

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  2. Mélanie
    Mélanie dit :

    J’avoue je suis quand même allé vérifier s’il existait des trichodermophyton et je suis très déçue…
    Sur proposition de Namir, je poste ma version sans bombe (elle n’était pas dans la première liste, y’a de la triche..) mais avec une guimbarde parce que ça fait moins mal..

    — Dumont Paul, 42 ans, 1m74, 77 kilos.
    — Des antécédants d’allergie ?
    — Non.
    — Votre consommation d’alcool ?
    — De temps en temps, un verre de vin, parfois une bière entre collègues.
    — Tabac ? Cannabis ?
    — J’ai arrêté de fumer il y a trois mois.
    — Ok, c’est noté, l’urologue vous rappellera pour confirmer la date de l’opération, en attendant passez à-côté l’infirmière va prendre votre tension et fera la prise de sang.
    Paul regarda une dernière fois son visage dans le miroir. Il serrait et desserrait les poings sous l’eau glacée. Courage. Courage. Courage. Les toilettes sentaient la pisse et un mélange écoeurant de parfums de produits d’entretien. Des portes claquaient derrière lui mais il n’y prêtait pas plus que ça attention. Il s’aspergea le visage et sortit sur le parking de l’hôpital en secouant la tête.

    Julia croise les jambes un peu tendue, c’est son premier entretien avec ce professeur d’université, Paul machin, il l’a laissé attendre dans son bureau, une urgence, elle tripote machinalement la pochette bleue. Elle pense à la meilleure manière de lui exposer son projet mais elle perd le fil. Son regard tombe sur une carte postale punaisée sur un cadre en liège: « Le lac Léman à Genève » La photo est un peu passée et la carte elle même a les angles écornés, elle doit avoir au moins vingt ans. Elle ne sait pas ce qu’il lui a pris, elle s’est levé et le coeur battant, est allé décrocher la carte et a lu le message au dos.
    Prise de panique elle se rassoit, la carte est-elle bien dans la même position ? Il va voir sur son visage c’est certain, elle n’a jamais su cacher ses émotions. Elle ne va pas pouvoir garder son sang-froid. Elle va pour se relever lorsque la porte s’ouvre.
    Il entre et la salue avec chaleur. Elle voit son regard qui s’attarde sur la carte et elle sent, elle sent le rouge qui monte aux joues, la machoire qui tremble, le sang qui reflue tout en bas des jambes, elle pourrait défaillir maintenant.
    < Il l’observe. Avec ses joues écarlates elle ressemble à une fraise des bois, l’image le fait sourire, est-ce qu’il n’aimerait pas croquer là-dedans à pleines dents ? Il s’attarde à imaginer qu’elle est secrètement amoureuse et passionnée et tandis que le silence s’installe dans la pièce il jouit de ce moment tendu. Elle se met à parler, mal à l’aise, il regarde la bouche pleine de mots qui bredouille, comme c’est bon cette sensation !
    Il n’a rien dit de tout l’entretien. Lorsqu’elle a terminé son exposé, il y a eut un interminable silence. Finalement il s’est levé en lui tendant la main, il a juste dit « À bientôt mademoiselle. » Cette voix ! Cette voix c’était juste dégueulasse ! À bientôt? Non mais jamais, plutôt crever sale porc dégueulasse. Julia tremble de colère désormais, elle est comme une furie et elle ne prête même pas attention à l’autre, là, qui fait la manche avec sa guimbarde et qui joue quoi ? Qui joue « Quand on n’a que l’amour » gnagnagna !
    Elle repense à la carte et d’un seul coup ça la calme, elle se met à rire d’abord nerveusement et puis ça explose, elle ne peut plus s’arrêter, les mots dansent dans sa tête : « Oh chéri, chaque jour je me caresse en pensant à ta langue de tapir, reviens vite ! »

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  3. Isabelle
    Isabelle dit :

    Je ne sais pas pourquoi j’avais répondu à cette annonce.
    Attablée à cette terrasse bruyante, je sirotais un thé tiède et j’observais les éclaboussures du jet d’eau du lac Léman à Genève. Après une journée harassante, je pouvais enfin me laisser aller à des rêveries croquignolesques. Cette gerbe jaillissante incitait au stupre et s’adaptait parfaitement à ce que je projetais de pratiquer avec ce mystérieux inconnu.
    « Paul, 42 ans, 1M74, 77 kilos cherche femme astucieuse et passionnée de brocante pour partager rires et passion le temps d’une restauration. »
    J’imaginais un professeur d’université, brun, aux yeux verts évidemment, m’accueillant dans sa gentilhommière remplie de vieux meubles chinés. Dans un atelier attenant, des outils bien rangés : racloirs, rabots, fers à souder, guimbarde, pains de cire et même une ponceuse lapidaire faite maison avec un moteur de machine à laver de récup.
    Je nous visualisais retapant ensemble une table en merisier. Lui, effectuant une greffe sur l’un des pieds trop abimés, moi, usant d’huile de coude pour le décapage. Puis dans un élan généreux et fiers du travail accompli, nous jetant l’un sur l’autre. Nos corps apaisés, il me laisserait en guise d’estampille sur la peau, dans un endroit discret, une marque de dent en forme de patte de tapir.
    J’ai soupiré peut-être un peu trop fort.
    Le serveur a toussoté et a déposé la gourmandise sucrée devant moi.
    – Fraise des bois, c’est bien ça ?
    J’ai acquiescé en souriant et il a ajouté tout bas :
    – Voici une jeune femme à qui la rougeur va divinement bien. Elle est secrètement amoureuse et passionnée, peut-être ?
    J’ai ri et, en guise de réponse, ai fredonné : 🎶​ Quand on n’a que l’amour … 🎶​

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  4. Nouria
    Nouria dit :

    Haha, génial !!! 😁
    J’ose timidement poster la mienne :

    Hier soir, alors que je tournais en rond chez moi et que je faisais le point sur ma vie une fois de plus, j’en arrivais à me demander : mais qui suis je au fond?
    Et là une petite voix en moi me répondit comme si c’était évident:: tu es Paul,42 ans 1m74,77kg, professeur d’université.
    Comment pouvais-je me réduire à si peu de chose?
    Un prénom,des mensurations,et une fonction…
    Mais quelle horreur!
    J’ai eu besoin de sortir, de respirer parce que sinon, j’allais déprimer toute la soirée.
    Alors je suis monté dans la vieille guimbarde qui me sert de voiture et j’ai roulé droit devant moi,sans savoir où j’allais. À la radio une jeune femme racontait l’histoire de sa vie et disait qu’elle avait tout quitté pour un homme extraordinaire qui était parti en Amerique du sud pour vouer sa vie à la protection des tapirs.
    Elle parlait de lui avec beaucoup de fougue et d’admiration
    Il était évident qu’elle était secrètement amoureuse et passionnée.
    Je me disais que ça devait être chouette quand on a que l’amour comme boussole pour guider sa vie.
    J’ai roulé encore un moment comme ça en me posant mille questions sur le sens de la vie et je suis finalement arrivé au bord du lac Léman à Genève au coucher du soleil.
    Le ciel était magnifique, il avait une couleur de fraise des bois complètement irréelle et deux oiseaux jouaient joyeusement au-dessus de l’eau.
    À ce moment-là, dans la beauté de l’instant, je me suis dit qu’il était urgent que je trouve enfin l’amour de ma vie.

    Très belle journée !

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