VOTRE AVENIR D’AUTEUR
Par Namir ABDEL MESSEEH
Comme promis, voici les premiers résultats de mon sondage sur le développement des auteurs et des créateurs !
Tout d’abord, un immense merci à la centaine de participants qui a permis cette synthèse. Le sondage est toujours en ligne ici pour ceux qui veulent y apporter leur contribution. J’en ferai une deuxième analyse plus poussée, dès qu’il aura dépassé les 500 réponses.
Je n’ai pas cherché à distinguer dans cette première étude les différents types d’auteurs (films, séries, BD, livres,…). Même si les problématiques ne sont pas exactement les mêmes, j’ai voulu chercher dans un premier temps les points communs, et ce qui relie les auteurs.
Cette analyse est une interprétation subjective d’une étude que j’ai menée auprès de 96 auteurs entre mars et avril 2019 dans le cadre de mon mémoire de certification de coach professionnel, et basé sur les réponses des auteurs qui ont répondu à l’ensemble des questions. Je l’ai créé pour évaluer la situation des auteurs aujourd’hui en France, et apporter des pistes de réflexion à la question qui m’anime :
Comment aider les éclaireurs de notre conscience que sont les auteurs, à être les meilleurs ambassadeurs de leurs créations, et à en vivre.
AUTEUR, UN MÉTIER QUI FAIT SENS ?
Pour 62% des participants au sondage, le métier d’auteur est bien plus qu’un métier. Une passion. Voire même une nécessité. Ce qui peut à la fois être une source de plaisir immense (le plaisir et la satisfaction personnelle étant leurs principaux moteurs d’action), tout comme une source de souffrance importante face, par exemple, à l’abandon d’un projet en cours, et à la notion de perte de sens.
Lorsqu’un auteur évoque la peur des critiques qu’il prend très à cœur, et qu’après quelques questions il exprime que « critiquer mon travail, c’est me critiquer », on peut percevoir, la confusion identitaire qui est faite entre l’auteur (qui il est) et sa création (ce qu’il fait).
De même, quand un auteur exprime : « Je ne me reconnais pas dans ce que j’écris », sa formulation touche directement à la construction de son identité : Qui je crois être, ou qui je crois devoir être pour être un auteur ? Qui je suis vraiment au fond ?
En d’autres termes, l’auteur s’identifie parfois tellement à son travail qu’il ne parvient pas à avoir de visibilité sur l’avenir (plus de 50% des auteurs sont incapables de se projeter au-delà de leur projet en cours).
Sans porter de jugement sur ces représentations, il peut être utile de se demander si cette identification des auteurs à leur travail, est plutôt un moteur, ou plutôt un frein à leur épanouissement.
Pour cela, j’ai souhaité interroger les auteurs sur les croyances qu’ils avaient sur eux-mêmes dans leurs plus grands moments de doutes dans le travail : le manque d’estime de soi, le syndrome et l’imposteur, et le sentiment d’impuissance figurent dans le trio de tête, confirmant ainsi une difficulté à dissocier la qualité de leur travail de leur valeur personnelle.
LE RAPPORT A L’ARGENT
Quelle est la proportion d’auteurs qui vit de leur travail ?
Là aussi, l’étude donne quelques indices, même si elle n’est pas représentative de toute une profession.
A la question « Vivez-vous uniquement de votre métier d’auteur ? », 70 % des participants répondent : Non.
A la question » Quelle part vos revenus d’auteurs représentent-ils ? », plus de 50% des participants ont répondu : moins d’un tiers de mes revenus.
Autrement dit, peu d’auteurs vivent bien de leur métier. La dimension financière est d’ailleurs le domaine qui les satisfait le moins dans leur métier. Leur principale source de satisfaction étant avant tout artistique et spirituelle.
La recherche du succès commercial et financier n’est pas forcément une fin en soi. Elle est souvent un moyen pour atteindre un but : la sécurité, la reconnaissance, le sentiment d’importance ou de légitimité, la liberté.
J’ai interrogé le rapport à la réussite financière, voulant savoir quelles étaient leurs représentations de la réussite, et s’ils avaient des croyances particulières par rapport à l’argent.
Selon les résultats, un peu plus de 16% des participants sont mal à l’aise avec la réussite financière.
L’ÉVOLUTION DES AUTEURS
Parce que le métier d’auteur est un métier souvent solitaire, où il n’existe pas de pratiques régulières de supervision de groupe, les auteurs n’ont pas toujours l’occasion de partager sur leur pratique, au point d’oublier qu’ils sont tous confrontés aux mêmes difficultés (Je reviendrai ultérieurement sur ces mécanismes d’auto-sabotage) :
Perfectionnisme et hyper-contrôle,
Procrastination,
Autocritique,
Impatience,
Solitude
Identifier ses peurs, c’est – c’est ma croyance – une étape clé de l’évolution de tout auteur. Et un moyen de reconnaître son appartenance à un groupe, à une communauté en recherche d’amélioration, de progrès. C’est d’ailleurs le souhait de 82 pour cent des participants : s’améliorer, progresser évoluer.
Les solutions trouvées par les auteurs sont diverses : Privilégiant la collaboration, ou les échanges avec des pairs, ils effectuent aussi un travail personnel, des formations, des ateliers et stages pratiques.
Pour autant, seulement 25% d’entre eux estiment avoir trouvé des solutions efficaces pour résoudre leurs blocages et leurs difficultés.
La majorité (54 %) s’en sort sans réellement avoir de stratégie particulière.
Et plus de 20% des auteurs ne voient pas de solutions à leurs problèmes, au point parfois de croire, que cela ne changera jamais.
Pour autant, une majorité d’auteurs est prête à envisager de nouvelles solutions pour se développer : des ateliers pratiques pour échanger en groupe, un tutorat sur un projet spécifique, ou encore un coaching pour développer une vision artistique, et mettre en place des stratégies d’évolution plus efficaces.
Évidemment, ces réponses ne sont représentatives que des participants au sondage, et ne peuvent en aucun cas refléter l’état d’esprit de toute une profession. Je précise d’ailleurs que sur la totalité des participants, seul 67% ont répondu à l’intégralité des 20 questions posées.
EN BREF
Les principaux enseignements de ce sondage sur les auteurs sont :
- Même si le succès financier est loin d’être une fin en soi, seuls 20% des auteurs vivent bien de leur seul métier d’auteurs, 63% des participants considèrent que leur métier est bien plus qu’un métier et en retirent un épanouissement grâce au plaisir de créer, à leur satisfaction personnelle à créer, ainsi qu’au partage et à la transmission
- Les principaux obstacles à la réussite des auteurs sont le perfectionnisme, l’impatience, la procrastination et les auto-jugements et critiques.
- Il y a un écrasant désir de progression et d’amélioration chez les auteurs. Même si face aux doutes et aux peurs, 25% seulement ont trouvé des stratégies efficaces pour résoudre leurs problèmes, plus de la moitié sont prêts à investir financièrement dans leur développement (supervisions, stages, formations, coaching)
Pour avoir le détail sur le sondage des auteurs, vous pouvez télécharger le pdf ci-joint.
Namir ABDEL MESSEEH
www.active-change.com : Coaching de créateurs / Ateliers d’écriture et de développement créatif.
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