6 QUESTIONS CLÉS POUR DÉBLOQUER VOTRE ÉCRITURE

Que vous soyez artiste, entrepreneur, thérapeute, vous êtes souvent seul face à vous-même dans votre métier d’indépendant.
Parfois cette liberté est juste jouissive.
Elle peut aussi se transformer en prison quand vous vous retrouvez bloqué, sans personne pour vous guider, ou vous aider à avancer.

Face à mes difficultés d’auteur de scénarios, j’ai lu des dizaines de livres sur l’écriture. Pour être franc, peu d’entre eux (malgré leurs qualités) m’ont aidé à dépasser les 3 problèmes qui me paralysaient :

    • Comment surmonter la peur du regard de l’autre ?
    • Comment cesser de me juger négativement, de me dénigrer ?
    •  Comment ne pas laisser tomber un projet quand je bloque ?

Bref, comment avancer et réussir à aller au bout d’un projet, sans se faire dévorer par les dragons de l’auto-sabotage?

Steven Pressfield  dans « Nobody wants to read your shit » écrit :

« Quand vous êtes bloqués,
souvent vous recherchez une solution
alors que vous n’avez pas identifié le problème.
Trouvez le problème ! »

Un ami réalisateur, qui avait produit un magnifique long-métrage, s’était retrouvé en compétition au festival de Cannes. Il avait travaillé d’arrache-pied pour assurer les finitions de son films, et qu’il soit prêt à temps.

Malgré l’excellent accueil du public et des critiques, il trouvait qu’’il y avait un temps mort de 40 secondes dans son film. Après le festival, alors que plusieurs distributeurs lui avaient proposer d’acheter son film, il a préféré retourner en montage, pour identifier ce temps mort.
6 mois après, il y était encore.

Il était persuadé qu’il pouvait rendre son film meilleur. Mais n’y arrivait pas.

Entretemps, je m’étais formé à l’hypnose, et j’avais ouvert mon cabinet.

Je lui ai proposé de faire une séance d’hypnose pour aller visiter le futur.
En transe hypnotique, il s’est alors retrouvé au lendemain de la sortie de son film en salles, avec une version du montage qui le satisfaisait pleinement.

Et là, il a fondu en larmes.

Ce film, c’était son bébé, il l’avait porté à bout de bras depuis dix ans,et c’est ce qui avait donné dusens à sa vie.
Le finir, signifiait pour lui s’en séparer, et se retrouver face au néant.
Derrière son perfectionnisme, il a soudain pris conscience qu’il ne voyait pas d’avenir pour lui après la sortie de son film. Voilà pourquoi, il résistait inconsciemment à le terminer.

Et souvent l’erreur chez les indépendants et les créateurs, c’est de croire que c’est le projet en soi qui pose problème, alors que le frein véritable, c’est souvent le manque de connaissance de soi.

Et ce que je vous propose,
c’est de découvrir 6 questions clés,
que j’utilise dans mon travail,
et mes formations d’écriture créative,
pour vous apprendre à mieux vous connaître,
et dépasser ces difficultés.

Prêts ?

1- Qui est votre public idéal ? Pour qui précisément écrivez-vous ?

Ce n’est pas une question facile. Elle demande pas mal d’introspection, et de sortir de l’intellect, pour rentrer dans l’émotionnel.
Évidemment, si vous écrivez un article pour vous faire connaître, votre « qui », c’est votre audience. Mais là aussi, ça prend parfois du temps de l’identifier. Mark Manson, auteur du génial L’art subtil de s’en foutre  imaginait  ses articles de blog, comme une lettre qu’il écrivait à son meilleur ami.
Et vous, à qui vous adressez-vous quand vous écrivez ? A quoi ressemble votre lecteur idéal, celui à qui vous avez envie de raconter cette histoire ?

Quand vous écrivez un livre, ou un projet sur lequel vous bloquez, parce qu’il y a un gros enjeu, demandez-vous :

– Quelle est la personne dont l’adhésion vous apportera le plus de bonheur ?

–  Quelle est celle que vous redoutez le plus de décevoir ?

Cela peut être votre frère décédé, votre père, votre conjoint, une grand-mère, le critique de tel journal, votre mentor, une professeur de 4ème, ou vous-même.

Une fois que vous avez trouvé le « pour qui », il vous sera plus facile de faire émerger le pour quoi.

2- Pour quoi écrivez-vous ? (Au service de quel besoin).

La aussi, une grand honnêteté intellectuelle. Utilisez ici la question « pour quoi »,  jusqu’à atteindre le sommet de votre pyramide.

  • J’écris pour m’exprimer
  • T’exprimer. Pour quoi ?
  • Pour me sentir important, et avoir le sentiment d’exister
  • Te sentir important et exister. Pour quoi ?
  • Pour être aimé .
  • Être aimé. Pour quoi ?
  • Pour ne plus être triste.
  • Ne plus être triste, pour quoi ?
  • Pour aimer, et trouver ma place.

Ces questions peuvent ramener à des valeurs spirituelles comme « exister », « laisser une trace ». A la fin, vous devriez ressentir une belle émotion, si vous avez joué le jeu.  Logiquement, chaque « pour quoi », doit vous faire monter d’une marche, dans la hiérarchie de vos vos valeurs et besoins. Il y a forcément un sommet. C’est l’endroit au dessus duquel il n’y a plus rien, ou alors, à partir duquel ça tourne en rond.

Dans cet exemple, ce que je trouve intéressant, c’est pas seulement d’identifier le sommet de la pyramide. Mais c’est aussi de voir le chemin.

Il y a un paquet de présupposés à questionner, dans le passage d’un niveau à l’autre.

Par exemple, si je reprends l’exemple ci-dessus ou je fais le lien entre « se sentir important », et « être aimé », ça vaudrait le coup de questionner ce lien.

  •  En quoi « te sentir important » te permet « d’être aimé » ? 
  • Tu ne peux pas être aimé, si tu n’es pas important ?
  • Et puis aimé par qui ?

Le but ici est  de vous aider à remplir les blancs de l’histoire, et faire émerger ce qu’il y a dans les interstices entre ces lignes.
Votre vision, ou plus exactement, ce que vous voulez transmettre, ou faire passer découle souvent de là.

Si vous sentez que vous vous « bullshitez » tout seul, parce qu’on a parfois des stratégies d’évitement inconscientes quand on va toucher à ce que l’on a de plus précieux, faites cet exercice avec quelqu’un.

Personnellement, j’utilise l’écriture créative en mode flow, et parfois je demande à un collègue de m’aider. 

3- Quelle est votre plus grande peur ?

1- Qu’est-ce que vous risquez de pire si vous ratez  ?

2 – Quelle seraient les pires conséquences, si vous réussissez ? 

Ces questions sont cruciales pour avancer. Et il n’y a rarement qu’une seule réponse.
Ne négligez pas cette deuxième question, c’est souvent la que se cachent vos auto-saboteurs. J’en parle dans cette vidéo.

4- Qu’est ce qui fait votre singularité ? (votre principal talent).

Ici, la méthode la plus simple et la plus efficace, c’est d’appeler 5 personnes qui vous connaissent, à des niveaux différents, et de leur poser ces 3 questions, en insistant sur le fait que vous leur demandez d’être vrais, et sans filtres :

1 – Quel talent tu dirais que j’ai ?

2 – Qu’est ce que t’aimes le plus chez moi ?

3- Qu’est ce que tu détestes le plus chez moi ?

Il arrive fréquemment qu’on donne la même réponse a la question 2 et 3. Par exemple, quelqu’un peut vous adorer pour votre sens de l’humour et de la dérision, et en même temps vous trouver insupportable à cause de votre sens de l’humour déplacé, ou pas au bon moment.
Que ce soit une qualité, ou un défaut, ce sont des talents. Ces spécificités vous rendent singulier, et ça vaut le coup de les assumer, et d’apprendre à les apprécier. Elles peuvent devenir une source d’inspiration.
Un de mes professeurs, avait un côté très désagréable en formation, parce qu’il donnait l’impression de s’en foutre des gens. C’était son côté « connard ». J’ai appris par la suite, qu’après avoir lutté contre cet aspect de lui, il avait choisi de l’assumer et avait même nommé sa société avec les initiales de son prénom suivi du C de connard.

Nous ne sommes pas que des anges.

Et souvent, ce côté de nous qu’on n’aime pas, peut sans doute avoir une belle utilité.

Dans son cas, par exemple, ce côté « connard », était aussi lié à son côté :  » Je suis cash, honnête, entier, et je dis les choses sans mentir aux autres, ni à moi-même ». Et c’est justement pour cela que les gens l’appréciaient et l’aimaient.

J’en parle plus précisément dans ma conférence en ligne sur le connard intérieur

5- Comment vous fonctionnez ? vos métaphores internes.

En d’autres termes, comment ça marche à l’intérieur de vous. Quelles sont vos représentations mentales sur votre travail.

Pour cela, je vous propose de faire deux dessins, de manière rapide et intuitive. Prenez pas plus de 5 minutes pour chaque.

1 : Dessinez votre représentation de la création. Le fait de créer.
2 : Dessinez votre représentation de vous en tant que créateur.

Je me souviens d’une chorégraphe qui avait dessiné une longue route, très ensoleillée, entourée de magnifiques fleurs. Mais la route traversait la page. Il n’y avait pas de fin à sa route. Cela à  mis à jour ce qui se jouait dans son travail :  c’était quelque chose sans fin.

Comme cela lui posait problème, je lui ai alors proposé de dessiner sa représentation de ce qu’est la fin. Cela a mis a jour en quelques minutes à peine une peur. En travaillant sur cette peur, elle a pu changer sa représentation de la fin, et aborder ses projets différemment.

Ces représentations on permis à cette stagiaire d’intégrer des peurs inconscientes, et d’enfin donner une destination à sa route.
Ces représentations sont un outil vraiment puissant.

6- Quelle est votre stratégie ? (Votre méthode de travail, et les étapes pour y arriver).

Ici il s’agit d’un travail plus conscient. Une fois que vous avez identifié votre méthode de travail, vos routines et rituels,  et écrit vos stratégies de créateur, vous pouvez :

  • les comparer avec les stratégies d’autres personnes pour les enrichir
  • les comparer avec vos stratégies à vous dans d’autres domaines, où vous réussissez facilement.

Par exemple, si vous êtes pas satisfait de votre méthode de travail dans l’écriture, mais que vous êtes très à l’aise lorsque vous cuisinez un plat pour recevoir des amis, comparez les deux stratégies.

Comment vous fonctionnez quand vous cuisinez ? Avez-vous un plan ? Savez vous déjà ce que vous allez faire ? Comment gérez vous le temps ? Quelles sont vos étapes ? Comment savez vous que c’est fini ? Comment gérez vous les réactions de vos invités s’ils aiment ou pas ?

En travaillant avec cette méthode d’analogies, vous pourrez transposer ce que vous savez bien faire, d’un domaine à l’autre. Ça s’appelle la modélisation, et j’aime beaucoup modéliser la manière dont travaillent mes collègues, et les gens dont j’apprécie le travail, pour enrichir ma méthode.

Et vous la partager.

Souvent, quand vous avez un blocage sur un projet, c’est qu’un de ces points n’a probablement pas été identifié.

Et n’oubliez pas : Ne cherchez pas de solution, tant que vous n’avez pas identifié le problème.

Enfin, dernier point, que je pourrai ajouter à la liste : C’est quoi pour vous réussir ? quels sont vos critères de la réussite ?
J’en parlerai dans un prochain article.

Ce sont des points que j’aborde aussi, de manière plus approfondie dans mes ateliers d’écriture créative.

J’espère que vous pourrez les tester, car ils sont utiles et puissants. Et n’hésitez pas à me contacter, ou m’envoyer un message pour me partager vos expériences à ce sujet.

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