MERVEILLEUX ÉGOÏSME

Depuis quelques jours, je travaille sur ma part d’ombre, et ça fait émerger une colère phénoménale en moi. Voici un autre texte qui est sorti de ce travail.

 

L’exploration de ma colère m’a reconnectée à mon adolescence. J’étais un adolescent enragé.

D’où venait cette colère ?

D’un sentiment d’injustice profond que j’ai porté dès ma naissance ? De ne pas avoir été voulu, compris, entendu, ou accepté ?

Au fond peu importe.

 

Un matin de CP,  j’ai voulu jouer avec d’autres gosses dans la cour de récré, et ils m’ont répondu :

« Casse-toi, sale arabe »

Y en a un seul qui est venu me voir, pour jouer avec moi.
Et tout ce que j’ai pu lui dire ce jour-là, ce fut

« Casse-toi, sale noir »

 

En grandissant, je me suis assagi. J’ai enterré ma colère derrière l’obéissance, la politesse et le respect.

Aujourd’hui, elle est toujours là, et je réalise en écrivant ces lignes,  que c’est ma lampe d’Aladin.

Les multiples réactions à mon article d’hier (libre colère) me le confirment.

L’énergie liée à cette colère peut  créer des choses impactantes. Il suffit de  la mettre en lumière, et d’apprendre à s’en servir utilement.

La colère est ma puissance.

Même si elle me fait encore peur.

Enfant, J’avais tellement peur de la méchanceté des autres, que j’ai appris à devenir méchant pour exister.

L’égoïsme et la colère étaient devenus mes blasons.

Mais arrêtons de nous mentir un instant : nous sommes tous des égoïstes.

Tout ce qu’on fait, on le fait pour nous

Les thérapeutes, qui offrent des séances gratuites à leurs clients pendant le confinement sont de gros égoïstes.

Les gens qui font des dons au resto du cœur sont d’immenses égoïstes.

Aucun des cadeaux que vous faites aux gens que vous aimez, n’est gratuit.

Si votre conjoint vous répond qu’il n’en veut pas de votre cadeau pourri, est ce que cela vous laisse indifférent ?

Non. 

Parce que vous attendiez quelque chose en le donnant.

C’est pour vous que vous faites ce cadeau. Pas pour lui, ou elle.

Notre contribution, notre générosité, notre attention aux autres, sont juste des moyens de satisfaire nos besoins personnels

C’est tellement évident, que je comprends toujours pas pourquoi ça me met en colère. Peut-être parce que j’ai pas envie de le reconnaître que je suis comme tout le monde en fait. Et que ce qui m’agace, ce sont les mensonges qu’on se fait à nous même en voulant nous raconter qu’on est des gens bien, merveilleux. Parce que ça nous valorise et nous différencie de la plèbe, des connards qui se garent sur les places handicapés alors qu’ils ne le sont pas (enfin, pas officiellement), des écervelés qui se précipitent dans les supermarchés pour prendre d’assaut les rouleaux de PQ.

Eux et moi, on est pareils en fait.

Y en a pas un de plus noble que l’autre.

Y en a juste qui sont plus socialement présentables.

Mais personne ne connait nos intentions profondes.

Petit, je me suis perdu dans un marché.

Mes parents, après une grosse panique, m’ont retrouvé dans un bar.

Le serveur m’avait offert une glace. J’étais heureux et je mangeais ma glace en attendant mes parents

Je n’ai pas compris leur réaction de panique quand ils m’ont hurlé dessus en me disant que j’aurais du me méfier de cet homme, et qu’il ne faut JAMAIS faire confiance à un inconnu.

Alors que pour moi, il était juste gentil, et m’avait fait un cadeau

Quelle était son intention ?

Je ne le saurai jamais.

Mais qu’il ait agi animé par des désirs malsains, ou pour rassurer un enfant perdu, il a agi pour lui.

Pour satisfaire SES besoins.

Donc arrêtons de nous voiler la face et acceptons notre putain d’égoïsme.

L’égoïsme, n’est pas un problème en soi. Il est même salutaire, en fait.

Même si ma femme me reproche tout le temps de faire passer mes intérêts avant ceux des enfants et de ma famille.

La question c’est qu’est ce qu’on fait de notre égoïsme, et comment on l’utilise.

On peut l’utiliser pour détruire.

Pour assurer sa survie.

Ou au service du monde.

On peut être égoïste en dévalisant les rayons d’un supermarché en période de pénurie, pour assurer la survie des siens.

On peut être tout aussi  égoïste en n’allant pas au supermarché et en réduisant sa consommation pour assurer son épanouissement, et nourrir son besoin d’importance et sa satisfaction personnelle.

La question est : quel égoïsme je choisis de vivre ?

Mon égoïsme à moi, c’est d’apprendre a m’abandonner à l’écriture au point de m’en foutre de ce que les autres vont penser de moi.

J’y arrive pas encore tout à fait. Il y a quelques phrases que j’ai encore retenues.

J’ai encore cette peur qu’on m’aime pas, qu’on se désabonne de ma newsletter, ou d’avoir des commentaires négatifs sur mon site.

Pourtant je sais qu’en étant authentiquement égoïste, alors mon écriture sera une autorisation pour les autres bien plus utile au monde, que mon désir d’être aimé.

Et peut-être que lorsque j’apprendrais à aimer mon égoïsme, ma colère, et à laisser autant de place à ma part d’ombre, qu’à ma part lumineuse, alors je pourrais peut-être devenir quelqu’un de bien.

C’est peut-être ça la définition de quelqu’un de bien au fond.

Être capable d’aimer son égoïsme.

Et celui des autres.

Et arrêter de se mentir.

Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout. S’il vous a touché, alors assumez votre égoïsme et partagez-le autour de vous avec les gens que vous aimez.

Et s’il vous a pas plu, alors offrez-vous le plaisir de le partager  avec les cons qui sont parmi vos amis sur facebook, linkedin, et les réseaux sociaux. Ils se reconnaitront peut-être. Et seraient capables de vous demander  pourquoi vous leur avez fait suivre cet article.

Et si vous avez envie de savoir la suite, vous pouvez vous abonner à ma newsletter.

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