Fuyant sur la barque des mots
je rame sur les rimes
et j’avance dans l’étang
du passé au présent
un poisson dans l’eau râle
et ses cris à l’encre de seiche sale
le sel sur les plaies fait mal
Il n’y a que dans ma tête que je suis à l’abri
de mes sanglots muets,
de mon sang qui pleure
et du silence mortel des grands à l’extérieur
Ce qui rend mon cœur encore plus hermétique
Ces cons n’y comprennent rien
à ces mots qui perdent leur portée
et se noient dans un désert de lettres
Quand je dégaine mes blagues à tabasser la logique
je vise pas l’éclat dans ta paire d’yeux rieurs
Mon humour n’est pas drôle
C’est ma colère démunie qui vide son chargeur
face à l’absence honnie du Père Supérieur