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Dans mon article précédent, je te parlais de faire la distinction entre ce que tu écris pour toi, et ce que tu écris pour les autres.
Il y a un an, quand j’ai lancé ce blog, j’écrivais quotidiennement depuis des années. Je noircissais des dizaines de cahiers, sans oser partager mes textes.
Je ne me relisais même pas, destinant secrètement mes pages à un moi du futur, espérant qu’il y découvre un jour avec, une trace de celui que j’avais été.
En t’écrivant, je réalise que je n’ai jamais pris le temps d’imaginer à quoi ressemblait ce moi du futur.
Il y a des auteurs qui écrivent depuis leur curiosité. Ils questionnent le monde environnant, et nous aident à le comprendre. Ils sont journalistes, chercheurs, philosophes, documentaristes.
D’autres livrent leurs connaissances, pour transmettre et diffuser leur savoir. Ce sont des experts.
D’autres encore, s’expriment depuis leur imaginaire, ceux-là sont des conteurs. Certains écrivent aussi depuis l’Au-delà. On retrouve parmi eux des poètes, des illuminés, des prophètes et des gourous.
D’autres crient depuis leurs failles et leurs blessures. Ces alchimistes font surgir de leurs histoires personnelles des vérités intemporelles.
C’est sans doute ici que je me retrouve le plus.
Souvent le conseil qu’on donne à ceux qui veulent partager leurs écrits, c’est d’identifier leur cible, ce lecteur dont il faudrait connaître les besoins et les peurs pour l’accrocher.
Le risque c’est de te retrouver à écrire des textes impersonnels, ou éventuellement malins, qui donnent envie à ce lecteur de te suivre ou d’acheter tes produits, que ça marche, mais que tu n’y trouves aucun accomplissement.
Parce qu’il te manque une étape.
Avant de te demander pour qui tu écris, ou même pour quoi tu écris, il y a une autre question qui m’a beaucoup aidée, et que je te partage aujourd’hui.
Depuis où tu écris ?
Si tu écris parce que tu veux partager et transmettre tes connaissances, quel endroit de toi viens-tu nourrir en faisant cela ?
C’est là que se trouve ton moteur.
Peut-être que tu trouveras que ton besoin de partager est alimenté par la peur de l’enfant perdu sur une planète qu’il ne comprend pas, par l’excitation du sportif au moment du passage de relai, par les hurlements du nourrisson séparé d’une matrice qu’il ne voulait pas quitter, par l’émerveillement sacré du sage devant la force du vivant, ou par le désir de révérence de l’élève qui veut honorer son maître.
Cherche.
En te rencontrant, tu éviteras de te faire passer pour ce que tu n’es pas.
De te prétendre expert d’un domaine que tu ne maitrises pas vraiment.
De vouloir prouver quelque chose auquel tu ne crois pas.
De vouloir écrire pour un lecteur que tu n’aimes pas.
Tu seras vrai.
Et tu trouveras ton lecteur, dans cet endroit depuis lequel tu écris.
Tu écris moins pour les autres, que pour ce toi que tu as été, que tu es, où que tu seras.
Pour cet enfant perdu dans la cour de récré, pour cet adolescent timide et coincé devant les filles, ce mari endormi à côté de ses émotions, cet adulte orphelin devant le cercueil de son père, ce Croyant en colère face au silence de son Dieu.
Commence donc par écrire pour les tiens, pour ces fantômes que tu aimes, que tu as envie d’aimer, ou que tu n’arrives pas encore à aimer.
Raconte leur votre histoire, de mille manières différentes, jusqu’à ce qu’enfin ils se reconnaissent dedans, et que ton ecriture les aide à voir la lumière.
Et ce qui t’aidera le mieux à le faire, c’est de partager tes écrits.
Publie les sur tes réseaux sociaux, ton blog, dans un cercle d’écriture ou ailleurs.
Ne t’inquiète ni des critiques, ni de l’indifférence.
Si tes écrits sont mauvais, les gens les oublieront, et tu pourras continuer à progresser.
Si tu croises sur ta route des gens qui se moquent de toi, remercie les : leurs railleries t’aideront à te détacher de la peur de déplaire, et affirmer davantage encore ta propre voie.
j’ai compris depuis ou j’écrivais, il y a moins d’un an, quand après avoir relu certains de mes cahiers j’ai ressenti un frisson quand au cœur de ma propre histoire j’y ai perçu ce qui s’exprimait au-delà de moi.
C’était fugace. Parfois au détour d’une phrase, je tressaillais, quand mon écriture effleurait un fragment de vérité brute, de poésie sauvage, de violence destructrice, ou de beauté foudroyante.
Parfois, tu sais une seule phrase suffit à donner toute sa valeur à ton texte.
J’ai perçu alors que j’écrivais depuis mon désir profond de connexion, masqué derrière ma peur d’être rejeté.
Ce désir n’était pas nourri. Il me manquait un lecteur.
C’est ce qui m’a décidé à poster mon premier article de blog.
Alors poste tes écrits.
Un jour, ton histoire viendra toucher le cœur de quelqu’un, pour qui tu seras un guide, un phare dans la nuit.
Quelqu’un qui se reconnaîtra dans tes mots, dans ta différence.
Quelqu’un qui ressemblera à celui ou celle que tu as été.
Ce quelqu’un sera ton lecteur.
Inutile de le chercher.
Il te trouvera.
Sauf si tu refuses de te montrer.
Dans un prochain article, je te parlerai de ce qui m’aide la plus à écrire régulièrement, en attendant, je serai vraiment curieux de découvrir où cette question t’emmène quand tu explores depuis où tu écris.