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Ça fait 3 semaines que Bruno a sorti cette putain de phrase qui s’est agrippée à mon cerveau, et qui est en train d’ébranler toutes mes croyances.
Je voudrais y consacrer un article, mais ça vient pas.

J’en parle à tout le monde. Je soûle tous mes potes. Personne n’est capable de m’aider à comprendre cette phrase.

Là, normalement, tu devrais te demander :

C’est quoi cette phrase ?

Et moi, logiquement, je devrais te le dire.

Ouais…

Je préfère faire le bâtard, et garder ça pour plus tard.

(en plus, ça rime)

Aujourd’hui, je m’engage, suite à la demande de mes lecteurs, enfin, plutôt de mes lectrices (ça fait classe  d’écrire ça ), à écrire prochainement sur les sujets suivants :

      • Ma communication avec les arbres 
      • Ma naissance, racontée par mes parents
      • Le désir de reconnaissance
      • Le paradoxe du formateur, et de ses  « il faut… je dois »
      • Se lancer dans l’écriture
      • Peut-on se débarrasser des bibelots dans la maison familiale, sans se faire foudroyer par le fantôme de ta mère ?

Et, évidemment, je compte bien écrire ce p… de texte à propos de la phrase de Bruno.
Tu sais celle qui tourne en boucle dans ma tête depuis 3 semaines.

Tu te demandes toujours :

– C’est quoi, cette phrase ?

Ça vient.

J’ai rêvé d’un meurtre cette nuit.

Dans un hôtel. Une paire de chaussures, retrouvée à côté du cadavre d’Antonios.

Et sa tête posée dans la chaussure.

Alors je suis sorti de la chambre d’hôtel en hurlant, montrant ses chaussures à tout l’hôtel pour avertir du meurtre.

J’écris « JE », mais c’est le personnage qui hurlait, c’était pas vraiment moi.

Enfin… c’était moi, mais dans un autre corps, quoi….

J’ai rejoint un pote, qui m’attendait dans le bar de l’hôtel.

Et là, l’homme obèse est arrivé.

Le cowboy. Le méchant.

Devant tout le monde, je lui ai dit ses quatre vérités, et je lui ai même fais un doigt d’honneur.

J’avais très peur, même si je le montrais pas.

Il est resté très calme, son chapeau blanc de cowboy vissé sur la tête, me faisant comprendre à travers son regard, qu’il allait m’écraser comme une vermine.

Je lui ai tenu tête, en prétendant que je ne redoutais pas la mort.

Le cowboy obèse avait maintenant pris des allures de géant.

Sa présence terrorisait tous les clients du bar. Personne n’osait rien dire : il était à la fois le patron du bar, et de cet hôtel géant.

Avec mon pote, faussement sereins, on a quitté le bar, et au lieu de remonter dans nos chambres, on a alors rapidement descendu les escaliers pour semer le géant.

Une fois à l’étage du dessous, on a appelé l’ascenseur.

Mais le géant nous a vus.

Il avançait vers nous . Les portes de l’ascenseur ne voulaient pas se fermer. On avait des sueurs froides.

Puis l’ascenseur a démarré son escalade. C’était un ascenseur en verre, tout transparent. Très lent.

J’essayais d’appuyer sur tous les boutons pour accélérer sa montée.

Le méchant nous a suivi de son regard diabolique, puis s’est dirigé vers le hall, avec une sale idée en tête, pendant qu’on continuait notre ascension.

L’hôtel faisait des kilomètres, comme une ville infinie. Et on habitait tout en haut.

J’espérais que le méchant ne nous retrouverait pas.

Mais c’était son hôtel : il lui suffisait de consulter les registres pour savoir où on logeait.

Il a fait bien pire que ça.

Il a fait couper l’électricité dans tout l’hôtel. L’ascenseur transparent est resté suspendu dans les airs.

Et là, il a fait envoyer sa tueuse à griffes, pour nous assassiner.

On était que tous les deux, dans l’ascenseur. Mais une autre version de moi s’est mise à courir dans les escaliers, pour faire diversion, et nous pour protéger.

Je crois bien que je me suis alors jeté sur la tueuse à griffes, pour la retarder, et aider mes amis, enfermés dans l’ascenseur, à s’échapper.

Elle était métisse, sublime, avec un visage souriant, et un corps bien formé, généreux et ferme. Mais impitoyable.

Ses mains, comme Wolverine, envoyaient des rayons de griffes qui me lacéraient la peau.

Tout en me battant avec elle, je lui faisais du charme en lui disant que je la trouvais très belle, ce qui était vrai, et que c’était un cadeau pour moi de mourir de ses mains. Elle a ri, ma parlé de son coeur qui chauffait, tout en continuant son job de tueuse.

Elle bossait pour le méchant, et son métier était de me tuer. Mes forces faiblissaient. J’ai alors eu une idée.

Convaincu, qu’elle ignorait la mort d’Antonios, et que ce dernier était peut-être son amoureux, je lui ai dit, dans un ultime espoir :

« Tu vas me tuer, comme tu as tué Antonios ?
Parce que c’était bien toi, hein…. »

Je ne connais pas la suite de l’histoire.

Avec Bruno, on a joué à un jeu de la vérité, un peu alcoolisé. Quelqu’un dont c’était le tour, nous a regardés, et nous a dit, « Les amis, je vous aime ».

Et là,  Bruno, avec la candeur d’un enfant perdu, lui a répondu.

« Je ne sais pas si j’ai jamais aimé quelqu’un.
En fait, je ne sais pas ce que ça veut dire aimer ».

3 semaines que ça tourne dans ma tête.

A suivre.

 

 

 



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Faut pas vous fier aux apparences, je ne suis pas que le type sérieux que vous lisez.

J’adore faire des blagues très puériles aussi.

J’en ai même tellement fait dans ma vie, que mes copains ont inventé un mot pour désigner ces blagues :

Les namirades.

Ça a toujours été plus fort que moi. Dans une autre vie, j’ai dû être une caméra cachée. Le neveu de Jean-Yves Lafesse et de Marcel Beliveaux.

Quand des amis étaient invités chez mes parents pour prendre le thé, je pouvais pas m’empêcher de remplacer le pot de sucre, par du sel.

J’avais beau savoir que j’en payerai le prix, impossible de résister à l’excitation de voir l’avocat de la famille, dans son costume cravate, approcher le verre de thé de ses lèvres, aspirer la première gorgée, et tout recracher en grimaçant sur les documents familiaux, tandis que je m’enfuyais en éclatant de rire, espérant esquiver les insultes de ma mère.

Puis le sel dans le thé, a laissé place au piment dans les desserts. Avec des conséquences parfois risquées.

Plus tard , ça a été l’époque des coussins péteurs et des boules puantes. Avant que je découvre les joies de la falsification, et de l’usurpation. Comme ces lettres d’amour anonymes, adressées à Sandrine, Vanessa, et Alexandra, où j’imitai soigneusement l’écriture en patte de mouches de Julien Bobonne, créant ainsi des quiproquos à répétitions.

Pendant que mes amis collégiens découvraient les émois des premiers roulages de pelles, moi, comme effrayé par ce nouveau monde de désirs partagés, j’ai continué à me réfugier  dans l’univers impertinent et régressif des bêtises.

Une fois, dans un dortoir, j’avais fait des lits en portefeuille à toute les gars du dortoir,  y compris à moi-même, en n’épargnant qu’un seule personne : Mehdi,  qui fanfaronnait un peu trop à mon goût, à propos de ses conquêtes amoureuses. Ce jour-là, Mehdi a eu beau se mettre en colère, et hurler qu’il était innocent, il a perdu toute notoriété auprès des garçons du dortoir, qui ont su lui tailler un bon costume de circonstances.

Je me suis fait prendre en flagrant délit à plusieurs reprises, et j’avoue : j’ai passé quelques sales quart d’heures de honte et d’humiliation.  Pas à cause de mes conneries. Mais à cause du fait de m’être fait griller, et rabaisser devant les autres.

Ça m’a pas empêché de  continuer à faire mes namirades. Raconter des mensonges qui sonnaient comme des vérités, et des vérités qui ressemblaient à des mensonges.

Au bout d’un moment, elles ne faisaient plus rire que moi, mes namirades.

Buddy, mon frère de déconnade, avec qui je formais un sacré duo, avait trouvé une meuf.
Mais je ne réalisai pas à quel point mes actions m’isolaient des autres. C’était plus facile pour moi de m’exclure d’un groupe, que de prendre le risque d’en être rejeté.

Et puis mes namirades présentaient aussi un avantage inattendu : honorer une croyance transmise par mes parents.

« Dans la vie, Namir, tu ne pourras compter que sur toi.
Ne fais confiance à personne »

J’avais réussi à faire en sorte que les autres n’aient pas confiance en moi.

Une bonne façon de me prouver que je ne pouvais faire confiance à personne.

J’ai découvert plus tard qu’il existait un truc encore plus chouette que de rire des autres :  rire avec les autres.

Dans le partage et la complicité. Et je crois que c’est ce que j’essaye de faire en ce moment.

Bon, faut pas non plus vous fier aux apparences. C’est pas parce que je vous écris ça ici, que c’est forcément vrai.

Et merde, je recommence…

 



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Quand je vois les gens autour de moi, animés par de nobles causes comme l’écologie, la défense des animaux, la préservation de la planète, le tri des déchets, le droit des minorités, je suis admiratif de leur combattivité. Mais, je n’arrive à m’engager dans aucune cause.

Parfois, je vis ce manque d’engagement comme de la lâcheté, sans grande fierté. Mais à l’esprit de la meute agitée, qui m’effraie, je préfère la solitude lointaine. Même si je sais que ma voix singulière, n’aura jamais la portée de la horde qui scande ses cris. 

Alors, je préfère appeler ma peur, sagesse, et justifier mon relativisme en expliquant qu’un jour le soleil s’éteindra.

Bien sur, quand un père martyrise son enfant, je trouve cela dégueulasse et révoltant. Et quand des soldats commettent des atrocités, et humilient joyeusement des civils, cela me paraît abominable, et me donne la nausée. Peut-être que cette souffrance m’est si insupportable que je préfère me tourner vers le soleil, et me rassurer en me disant, qu’à l’échelle de l’univers, l’homme n’est ni bon, ni mauvais.

 

Un jour, le Vésuve est entré en éruption, et a détruit tout Pompéi. Calcinant des familles entières. Des enfants ont tenté de fuir, couru. La lave les a rattrapé et englouti, sans haine ni méchanceté.

Elle a tout détruit.

Personne n’a dit le Vésuve est mauvais. Même si certains ont pensé :

Le Vésuve exprime sa colère, parce que les hommes sont mauvais.

Pour la Vie, les hommes ne sont ni bons, ni mauvais. Certains construisent des routes goudronnées, sur lesquelles il nous est plaisant de marcher et d’avancer. D’autres, organisent des holocaustes, y brûlent leurs semblables, et effacent jusqu’à la mémoire de certaines civilisations. Souvent, nous sommes à la fois l’un et l’autre.

Puis nous disparaîtrons. Et la Vie continuera son chemin, cherchant à se perpétuer à travers d’autres espèces.

Un jour, le soleil s’éteindra.

Si nous survivons au réchauffement climatique, dont nous portons la responsabilité, il y a de fortes chances que nous soyons tous anéantis, par l’extinction du soleil.

Et ce ne sera ni par méchanceté, ni pour nous punir, qu’il s’éteindra.

Je l’aime ce soleil. Il me rassure, et me remplit de joie.

S’il s’approche trop de moi, il me brûlera. S’il s’en éloigne trop, il me glacera. Trop près, je meurs. Et trop loin, je meurs aussi.

Alors, exister, c’est peut-être juste un concours de circonstances, ce moment où entre nous et le soleil, il y a la distance de vivre. Avec ou sans engagement. 

Et toi, qu’est ce qui te donne envie de t’engager ?

 



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Au début, tu vois le monde, et il te paraît immense.

Petit à petit, ta vision se rétrécit, et il ne te reste plus à voir qu’une fenêtre, un petit coin de rue insignifiant.

Et tu contemples, curieux, une femme aux gros mollets traverser la rue, avec sa poussette et ses sacs de courses, des écoliers bruyants qui se partagent des bonbons,  et arrêtés au feu, des véhicules sans âme, reprennent leur route.

 

Et cette fenêtre devient alors la chose la plus importante au monde pour toi, ton seul lien avec l’univers.

Car, depuis ton déclin, il y a quelque chose de rassurant : la vie continuera après toi. Et savoir que tu n’en as été qu’un maillon insignifiant, sans avoir réussi à influer sur le cours du monde, n’est même plus angoissant.

 

 

Lorsqu’avec ma sœur, nous avons installé mon père en maison de retraite, nous avions voulu choisir la meilleure chambre pour lui, et avons été déçus que la chambre avec vue sur le jardin soit déjà prise. Mais nous l’aurions alors privé du spectacle de la vie.

 

– Tiens, que fait cet homme avec son gros casque ? Pourquoi s’arrête-t -il au milieu de la rue ?

Ah, il refait son lacet.

 

Qu’elle est importante cette fenêtre. C’est encore difficile pour moi d’envisager qu’un jour, peut-être je chérirai les coups de marteau du voisin sur notre mur mitoyen le dimanche matin, ou encore le bruit d’un scooter survolté qui vient déchirer le silence en pleine nuit .

Victor Frankl, dans « découvrir un sens à sa vie » relate un échange qu’il a eu avec une jeune prisonnière des camps, qui savait qu’il ne lui restait que quelques jours à vivre. Elle était cependant sereine et joyeuse, et même reconnaissante à son destin de lui avoir porté un si grand coup

– Dans ma vie passée, j’ai été choyée, et attaché trop peu d’importance aux choses du spirituel.

Pointant son index vers la fenêtre de la baraque, elle ajouta

– Cet arbre est le seul ami que j’ai dans ma solitude.

Elle ne voyait à travers la fenêtre, qu’une seule branche d’un marronnier, à laquelle pendaient des fleurs, des grappes fleuries.

– Je parle souvent à cet arbre.

Frankl, déconcerté ne savait comment interpréter ses paroles. Était-ce de la démence ? Était-elle victime d’hallucinations ?

– Et l’arbre vous répond ?

La jeune femme acquiesça :

– Oui. Il me dit « Je suis là. Je suis avec toi. Je suis la Vie Éternelle ».

 

Je ne sais pourquoi la lecture de ce passage m’a fait pleurer.

Je suis resté avec mon père. Et ensemble, nous avons regardé par la fenêtre.

Comme j’aurais aimé que cet instant ne s’arrête jamais.

 

 

 



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J’aime les femmes. Mais je me sens plus proche des hommes.

Mon thérapeute est un homme. J’ai mis plusieurs séances avant de lui exprimer une gêne que je ressentais en sa présence.

–  W…,  est ce que vous êtes homosexuel ?

– Oui. Pourquoi voulez-vous le savoir ?

– L’idée qu’il puisse y avoir du désir entre nous….. Je n’aime pas. L’ambiguïté, ça m’insécurise.

– C’est beau pourtant le désir. En quoi ce serait un problème qu’il y ait du désir entre vous et moi ?

C’était pas son désir qui me faisait peur. 

– Mon rôle de thérapeute, c’est de vous apporter mon soutien, devant cette détresse que vous exprimez. Et je ne sais pas si vous êtes prêt à accepter d’être aidé, ou réconforté.

– Je suis là, non ?

– Ça vous arrive, Namir de laisser quelqu’un vous consoler ?

– Euh… Les seuls bras dans lesquels j’ai pu pleurer, c’étaient ceux de ma mère, et ma femme.

– Et vos amis ?

(signe négatif de la tête)

– Pourriez vous pleurer dans mes bras, là ?

– Impossible ! Vous me faites trop penser à mon père.

Et pourtant. Qu’est ce que j’aurais aimé pleurer dans les bras de mon père. Qu’est ce qu’en j’en aurais eu besoin, d’avoir une figure masculine, rassurante. Je ne crois pas qu’il y ait quelque chose de plus réconfortant au monde qu’un homme qui puisse se blottir dans les bras d’un autre homme. Quand les carapaces, les convenances, et les rivalités laissent place à la sécurité de deux cœurs masculins qui s’ouvrent enfin.

Peut-être que mon père me prenait dans ses bras, quand j’étais enfant.

Je ne m’en souviens pas

Je me souviens pas non plus de ses bisous, de ses câlins, ni d’un seul « je t’aime ».

Juste des conseils

– Namir, la vie est difficile. Alors travaille bien à l’école, fais des efforts. Apprends à ne compter que sur toi.  Dans l’adversité, personne  ne sera là pour t’aider.

Il y a eu un fort amour entre mon père et moi. Enfin, un fort désir d’amour. Un désir sans contact.

Certains trouvent cela beau, et appellent cela de la pudeur.

Être un homme, père, est-ce nécessairement souffrir en secret ? Ne pas pleurer devant les autres ?
Rassurer son épouse en prenant le volant, et montrer qu’on sait guider ?

J’ai envie d’écrire cette page pour tous les hommes qui ne me liront pas. Ceux qui ne viennent pas en thérapie, parce qu’ils ne savent pas demander de l’aide, ou n’ont peut-être même pas conscience qu’ils en ont besoin. Qui refusent de demander leur chemin dans la rue quand ils sont perdus. Qui gardent leurs larmes dans un coffre secret. Et ont besoin de montrer qu’ils ont raison.

Ce fardeau là, est bien plus lourd à porter qu’une paire de couilles.

Et à tous les hommes qui ont peur d’être des mâles, qui par peur de passer pour des machos nient leurs besoins, n’assument pas leur force et leur animalité, n’osent plus baiser sauvagement avec leurs femmes, faire des blagues de cul vulgaires. C’est un sacré fardeau, que de la porter, cette paire.

A tous ces mâles alpha et oméga, j‘aimerais tant que nous nous soutenions.

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Les cercles d’écriture au coin du feu, sont des lieux d’impudeur.

On s’y déshabille, exposant notre intimité à des anonymes. Parfois aussi à des connaissances. Et je ne sais pas ce qui est le plus difficile à vrai dire.

Mais ce que chacun déshabille avant tout, dans ces cercles, c’est la honte. Elle se dévoile progressivement. Parce que la honte est une cape bien large dans laquelle on drape parfois notre existence entière.

Pour certains, venir dans le cercle, et y apporter leur propre présence est déjà un affranchissement. Notre voix, notre inexpérience, notre illégitimité, nos désirs, la crainte de ne pas agir comme il faut, sont la toile dans laquelle elle tisse son merveilleux manteau.

 

Quand mon thérapeute me regardait dans les yeux, silencieusement, au début de mon accompagnement, c’était la panique. Mes yeux s’échappaient dans toutes les directions.

 

– Je me rends bien compte qu’il m’est impossible de soutenir votre regard, là.

– Qu’est ce qu’il pourrait se passer pour vous si vous me regardiez ?

– Je ne sais pas. Je me sens tout petit. J’ai juste envie de disparaître.

(silence du thérapeute)

– Et vous ressentez quoi ?

– J’ai honte.

– Honte de quoi ?

– De ce que vous pourriez penser de moi.

– Qu’est ce que vous imaginez que je pourrais penser de vous, et qui vous fait honte, Namir ?

 

Au fur et à mesure des séances, des mots ont pu être posés, et la panique s’atténuer progressivement.

Le regard de mon père, la culpabilité par rapport à mes désirs sexuels, le sentiment d’être anormal, la peur du jugement, et tant d’autres choses.

La thérapie n’est pas un espace ou l’on vient pour se faire du bien, mais pour y rencontrer son propre courage. Et c’est  soulageant.

S’exposer au danger, dans la sécurité d’un cabinet, d’une relation, d’un livre, d’un cercle de parole ou d’écriture, ou d’une salle de cinéma, c’est pour moi, le chemin de la guérison.

 

Dans les cercles d’écriture, à chaque tour, chacun ressent comme la permission d’y dévêtir son âme un peu plus, avançant prudemment vers son insécurité, n’allant pas plus loin qu’il est juste et rassurant pour lui d’aller, découvrant progressivement le plaisir de l’enfant dans la piscine quand il constate que ses pieds ne touchent plus le sol depuis un moment, et qu’il continue à flotter. Si bien qu’à un moment  la gêne commence à se loger davantage chez celui ou celle qui garde ses vêtements.

Et ça finit presque par devenir plus confortable de se laisser voir, et de rejoindre les autres dans le grand bain de l’écriture, où nos plumes se touchent, et se mélangent tendrement.

 

 

Hier, un des participants a proposé que nous écrivions un texte en utilisant les prénoms des uns et des autres.

Quelle jubilation d’entendre mon propre prénom prononcé par des voix inconnues, et  devenir un des personnages de leur univers créatifs.

Des étrangers me disaient « Bienvenue dans notre monde».

Et je les accueillais dans le mien, avec une exquise impudeur.

Nous nous étions rencontrés en vrai, et voilà que nous nous rencontrions aussi dans nos propres histoires.

 

Bizarrement, quand tout le monde se fout à poil, c’est la honte elle même qui ne sait plus où se mettre. Alors elle ne trouve rien de mieux à faire, que d’avoir envie d’enlever ses vêtements, pour nous rejoindre.

Et même à la honte, notre cercle répond :

Bienvenue,
Prends ton temps, avance progressivement,
et ne va pas plus loin qu’il est bon pour toi d’aller en ce moment.

 

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Lundi 29 août.

Il y a dix ans, jour pour jour, mon premier long-métrage « la Vierge, les Coptes et moi » sortait au cinéma.

Quelques années plus tôt, j’avais créé un blog intitulé « L’aventure d’un film », dans un moment de grande détresse. Mon scénario était terminé (après 3 ans de travail), et j’attendais désespérément les réponses des financeurs, pour savoir si mon film allait se faire.
J’ignorais alors qu’il me faudrait encore attendre 3 ans.

Pour occuper mon temps, j’avais alors eu l’idée de raconter avec humour, le quotidien d’un cinéaste qui prépare son premier film, l’attente interminable des retours des investisseurs, ses questionnements artistiques, son obsession pour la perte de poids, et des situations absurdes et comiques de son quotidien.

Mon blog a continué à m’accompagner jusqu’à ce 29 aout 2012, jour de la sortie de mon film en salles.

Étrange coïncidence, je suis en plein dans la fabrication de mon deuxième film. Et je réalise que c’est à nouveau une phase de souffrance, qui a initié l’écriture de ce nouveau blog.
Cette fois, aux affres de la création, des financements qui tardent, s’ajoutent des bouleversements dans ma vie privée, et familiale.

Je ne sais pas encore de quoi parlera vraiment ce blog. Est ce qu’il sera axé sur la création, ou sur un thème spécifique, ou  sur différents sujets. Sans doute que son identité se précisera avec le temps.
A moins que son identité soit justement de se chercher continuellement.
J’en saurai un peu plus sans doute quand je te connaitrai davantage aussi sur toi, qui me lit sur la durée. Quand je saurai ce qui t’attires dans ce que je raconte, et ce tu viens chercher en me lisant.
Chercher, tâtonner, fait aussi partie de mon processus créatif.

Un blog, comme un être humain, est vivant, et se nourrit de l’interaction. Il est en constante évolution.

Pourquoi a-t-il fallu que j’attende que cela aille mal dans ma vie, pour  me lancer à nouveau dans l’aventure d’un blog ?

La souffrance est-elle donc le seul terreau de ma création, le fumier sur lequel mon art pousse ?

Certes, face à un avenir incertain, aux bourrasques de la vie, l’art est un sémaphore, qui transmute la souffrance en lumière, et permet au public d’y voir son propre reflet.

Mais l’écriture permet aussi de saisir la beauté du monde. La jubilation n’est-elle pas une merveilleuse source d’écriture ?

Un jour, je l’espère, j’écrirai le blog d’un homme heureux .

Pour peu que cet homme heureux ressente encore l’envie d’écrire.

Il y a 10 ans dans mon blog, je faisais tout pour masquer ma souffrance, derrière mon humour, et une apparente désinvolture.

Je la masquais à mes lecteurs.

Et surtout à moi-même.

Aujourd’hui, exposer ma souffrance, mes peurs, mes fragilités me donne de la force.

Même s’il y a certains sujets que je n’ose pas encore traiter.

Par pudeur, par peur, par honte, par risque de déplaire.

Mais j’en suis conscient. Au point même d’être capable de l’écrire. Et d’en faire la matière de mon prochain film.

Un film sur le deuil, et le déni de la souffrance. Un film que j’espère drôle et tendre.

Et que je serai fier de te montrer. Même si je dois pour cela, attendre encore 3 ans.

Au fait, tu te souviens de ce que tu faisais le 29 aout 2012 ?
Moi, je faisais un truc un peu bizarre (c’est dans la vidéo ci dessous).

 

Je serai curieux de savoir ce que ce texte t’inspire. 

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LE POINT DE BASCULE

 

En décidant d’écrire tous les jours, j’ai commencé avec de l’entrain, et quelques idées d’avance.

Et puis, l’avance s’amenuisant, j’ai commencé à redouter le moment où j’aurais épuisé les sujets où j’avais un truc intéressant à raconter.

C’est le jour du point de bascule.

Ce moment où tu te retrouves sur un pont, à 60 mètres de hauteur, à devoir sauter dans le vide.

J’appelle ça l’instant de non-retour.

Soit tu t’arrêtes-là. Sois tu le franchis.

Un jour, j’ai sauté dans un canyon, à 5 mètres de hauteur.

J’avais décidé de le faire. Mais une fois en haut de la falaise, mes jambes ne pouvaient plus bouger.

Ma tête disait : « tu peux le faire, tu vas pas mourir, d’autres l’ont fait avant toi, et ont survécu »

Et mon corps répondait : «  Tu vas mouriiiiir »

 

Si j’avais attendu d’être prêt, je n’aurais jamais sauté.

Chaque seconde qui passait, rendait ma décision plus difficile.

J’ai senti la présence de ma fille, j’ai pensé à quel père je voulais être pour elle.

 

– Et ben tant pis pour la mort. Je mourrai courageux

 

A un moment, faut accepter la peur, et sauter.

Souvent, quand tu te traverses ce que tu redoutes, en cessant de l’éviter, tu te rends compte que c’est libérateur.

Aller à la rencontre de cet espace de déséquilibre.

 

Bon, on n’est pas non plus tenu de sauter d’un avion, sans parachute, les mains attachées dans le dos.

Le but c’est pas de traverser un tsunami,  juste d’apprendre à ton organisme à être confortable avec l’inconfort, et sécure dans l’insécurité.

Et pour cela, pas besoin d’aller trop vite.

Quand j’ai choisi de sauter ce jour-là, au fond de moi, je savais que c’était le moment.

Pour connaitre tes points de bascule, pense à une action qui te fait un petit peu peur, mais dont tu sais que si tu oses, ça te fera du bien.

Et si quand t’y penses, la peur est vraiment trop présente, pense à l’étape d’avant, quelque chose dont le niveau de peur pour toi, serait acceptable.

Par exemple, si t’es timide avec l’écriture, et que tu t’exprimes pas aisément, postes un commentaire à la suite de cet article. Si t’as peur du rejet, entraines toi à demander des choses où t’es sur d’obtenir un refus. Tu pourras t’inspirer de cette vidéo très chouette du défi de Matt  dont je te mets le lien en fin de cet article.

Et si t’es du genre, comme moi, à vouloir tout maitriser, trouve un petit truc du quotidien dans lequel tu vas expérimenter le manque de maitrise.

Dans mes formations, je propose à mes stagiaires de décrire un objet absolument banal pendant cinq minutes.

Au début, ils utilisent ce qu’ils savent faire le mieux, que ce soit une description détaillée de la forme de l’objet, de ses couleurs, de son mode de fabrication. Et puis vient le moment où ils regardent alors le compteur, inquiets, pour savoir combien de temps il reste.

Je dois encore continuer ?

Face au silence, s’ils décident de vraiment jouer le jeu, ils franchissent alors le moment de bascule, celui où ils pensaient qu’ils n’avaient plus rien à dire.  Et c’est là, dans ce deuxième souffle que les sportifs recherchent tant, que ça commence à être intéressant.

Quand tu ne sais plus toi-même ce qui va émerger.

C’est pour ça que j’ai lancé ce blog, au fond

Pour m’épuiser. Épuiser, les couches de surface de mon écriture.

Rencontrer mon point de déséquilibre

Et même si ça me stresse un peu, j’ai hâte de ne plus savoir quoi te raconter.

 

Je serai curieux de savoir ce que ce point de non-retour t’inspire.  Peut-être que la vidéo de Matt te donnera envie de tester  un refus par jour
Tu peux poster à la suite de cet article une ou plusieurs petites choses qui te font un peu sortir de ta zone de sécurité, mais que t’aimerais tester.

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C’est une attention quotidienne que d’être présent à soi, et attentif à la vie.

– Allo, Papa, Nader va venir donner un cours de Qi-qong, dans ta maison de retraite. C’est dans une heure.

– Bonne idée, ça va me faire du bien.

– Super.  Je te rejoindrai après le cours.

Nader, c’est mon frère de cœur. Psychologue, et spécialisé en arts martiaux. Il avait proposé  bénévolement des cours de qi-qong à la maison de retraite. Il s’y rendait toutes les semaines.

– Ç’était bien, le cours ?

– Oui. Très. Mais on père n’est pas venu.

– Comment ça ?

– Quand je suis monté dans sa chambre, il dormait. J’ai pas osé le réveiller.

 

Nous avons rejoint mon père dans sa chambre. Il nous a accueilli avec un grand sourire.

– Ah, Namir. quelle bonne surprise !

– Surprise ? Papa, tu plaisantes ? Je t’ai appelé, il y a même pas une heure pour te prévenir que Nader venait.  

– Non, non. Tu ne m’as rien dit.

Ma colère est montée d’un coup. Ras le bol de sa mémoire qui flanche, de sa mauvaise foi, et du sentiment qu’il ne faisait aucun effort pour maintenir le lien.

Les bébés vivent dans un rapport immédiat au monde. Ils ignorent ce que demain signifie. En grandissant, ils intègrent la notion de temps, et apprennent à regretter les bons moments du passé, découvrant la nostalgie, et à anticiper les moments compliqués du futur, et découvrant l’anxiété.

Jusqu’à ce que leur mémoire parte en retraite.

Mon père vivait désormais dans un présent perpétuel. Et il semblait plus heureux que moi, à cet instant précis.

En nageant, dans la mer rouge, cet été, j’ai observé un banc de poisson à un mètre de moi. Fasciné par leur mouvement, je me suis mis à les suivre. M’adaptant à leur rythme.

Indifférents a ma présence, ou en tout cas, ne se sentant pas en danger, ils ont commencé à tourner autour de moi. Ils m’avaient intégrés dans leur environnement.

J’ai eu alors la vertigineuse sensation de faire partie de leur bande. Et c’est devenu une évidence pour moi.

Ces animaux que je regardais étaient mes ancêtres. Ils avaient décidé de ne pas sortir de la mer, et de mener une vie de poissons, y voyant là une forme plus avancée de sagesse, là où ma tribu avait privilégié une autre forme d’évolution, et d’adaptation.

Entouré de ce banc de poissons, plus aucune pensée. Juste la conscience d’être là, sans avoir à justifier mon existence par le besoin de faire, ou montrer quoi que ce soit.

Ces poissons ne se demandaient pas s’ils allaient bientôt être mangés par un requin, s’ils étaient déjà passés par ce corail quelques instants plutôt, s’il valait mieux être locataire ou propriétaire de ce lopin de mer, ou s’il était temps pour eux de protester contre la présence de ces touristes humains.
Ils faisaient l’expérience de la « poissonnitude ».

On peut se moquer des poissons. De leur mémoire. Définir l’intelligence selon nos discutables critères d’humains. Moi, ce jour la, pendant quelques minutes, je suis devenu l’un d’eux. Et j’aurais bien aimé le rester.

– La prochaine fois que vous venez donner votre cours de Qi-qong, si je dors, réveillez moi. D’accord ?

J’ai regardé mon père, son sourire.

Il n’avait plus grand chose en commun avec l’homme rigide et austère que j’avais connu.

Lui aussi était devenu un poisson. Et il était en train de m’apprendre à nager avec lui dans le grand bocal de la vie.

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Depuis la mort de ma mère en 2015, mon père trouve le temps vraiment long. Assis toute la journée devant sa télévision, il attend la fin.

– Tu crois qu’il y a une vie après la mort, papa ?

– Non.

– Alors pourquoi tu es si pressé de mourir ?

– J’ai accompli ma mission. Plus rien à faire.

– C’était quoi ta mission ?

– Vous élever, ta sœur et toi. Et que vous n’ayez plus besoin de nous.

Pour Victor Frankl, psychologue, rescapé des camps, la motivation fondamentale de l’humain, bien au delà de la recherche du plaisir, est celle du sens de sa vie.

Sacrée question, avec laquelle je me débats depuis des années.

J’ai même demandé à mon thérapeute quelle était sa vision de la vie.

– Pour nous, en Gestalt, la vie n’a absolument aucun sens. Et mon rôle, c’est justement d’aider mes clients, à traverser leurs angoisses face à cette absence de sens.

Mais si la vie n’a aucun sens, alors qu’est ce qui peut guider nos choix et nos décisions ?

La clé, selon Frankl,  est dans la souffrance. Dans son livre sur la logothérapie, il cite l’exemple d’un médecin d’un certain âge venu le consulter. En grave dépression, depuis la mort de sa femme, il ne pouvait s’en remettre. Il l’avait aimée plus que tout au monde.

Frankl, d’abord démuni devant le désespoir du médecin, lui a demandé :

– Et si vous étiez mort le premier, et que votre femme ait-eu à surmonter le chagrin provoqué par votre décès ?

– Pour elle, cela aurait été affreux. Elle aurait horriblement souffert.

– Et bien docteur, cette souffrance lui a été épargnée, grâce à vous. Et vous en payez le prix, puisque c’est vous qui la pleurez. 

La souffrance cesse de faire mal au moment où elle prend un sens. Elle devient alors un acte sacré, un sacrifice. Finalement, donner un sens à sa vie, reviendrait à répondre à la question : « Pour quoi tu choisis de souffrir ? »

J’ai voulu lire ce passage à mon père, curieux de sa réaction. Dans l’espoir secret de lui apporter un peu de réconfort.

Et je suis reparti triste. Chargé de ma propre peine, celle de le regarder quitter la vie sans joie.

Faire du cinéma, pour moi, c’est avant tout pour immortaliser les gens que j’aime. Savoir que dans un siècle, ou plus, des spectateurs verront mes films, et y feront la connaissance de mes parents, et de gens que j’ai aimés, et magnifiés.

 

– Mais Namir, qu’est ce que ca peut vous faire que des inconnus voient vos films dans 100 ans, puisque vous n’existerez plus ?

– Bah, j’aurais l’impression d’avoir été utile.

– A quoi ?

– A témoigner de l’existence de gens que j’ai aimés.

– Pour quoi faire ? Vous ne serez plus là.

– Euh…

– Vous le faites pour immortaliser les gens que vous aimez, ou pour fuir l’angoisse de votre propre mort ?

Et je suis reparti, perturbé et soulagé à la fois.
Il n’y peut-être aucun sens à la vie, à part l’expérience elle-même. Mais on peut choisir comment la vivre.
Je ne sais pas si le sens que mon père a choisi de donner à sa vie l’a aidé à mieux supporter la souffrance. Peut-être que si. Je reviendrai dessus dans un prochain article. 

Si j’étais professeur des écoles, je demanderai à tous mes élèves : Hey, les enfants, quel sens vous voulez donner à votre vie ?

Quand je suis rentré chez moi, mon fils m’a vu dans un drôle d’état.

Je lui ai parlé de son grand-père qui ne trouvait plus de sens à sa vie, et moi, qui cherchait encore le mien.

– Et toi, Jojo, tu sais quel sens elle a la vie, pour toi ?

– Bah évidemment, papa.

Il a haussé les épaules.

– La vie, c’est jouer à la switch et manger des hamburgers.

Les hamburgers. c’est peut-être ça qui l’a sauvé des camps, Victor Frankl. Qui sait…

Et toi, pour quoi tu choisis de souffrir ?

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