Version audio

Version texte

J’ai perdu mon dernier article.

Je l’avais quasi fini, et j’en étais même content.

Ça s’appelait « le lundi au sommeil ».

Et çà parlait d’un des faits divers les plus flippants du monde….

Nan, c’est pas vrai, j’avoue. Ça parlait juste des rêves et de la réalité. Et puis, erreur de sauvegarde, ou je ne sais quoi. Plus d’article.

Les aléas de la vie.

Enfin, pas de la vie. Juste de l’informatique.

 

Dans la vie, ta fenêtre elle disparait pas quand tu lui tournes le dos.

Tu peux pas non plus cliquer sur le bouton “mute” de ta télécommande et avoir soudain des enfants silencieux.

Ah, comme j’aimerais parfois que certains mots maladroits que j’ai prononcés puissent n’avoir jamais été entendus par leur destinataire.

Mais non, la vie ne connait pas de Pomme Z.

Elle ne revient pas en arrière.

L’avantage, si j’écrivais mes articles à la main, c’est que mes manuscrits ne disparaitraient pas en un clic.

Sauf si tu les écris à l’encre sympathique.

Je jouais à ça plus jeune, avec mes namirades. (j’en parle dans cet article) :  mettre une cartouche d’encre sympathique dans le stylo de Francis Gauthier, le premier de la classe de la première S3.

Qu’est ce que j’ai kiffé le voir plancher comme un malade pendant le cours d’histoire de Monsieur Pochon. Et entendre son grognement indescriptible, lorsqu’il a vu, paniqué, ses notes s’effacer de son cahier.

Elle s’appelait jalousie, ma cartouche. Et elle m’a vengé de tous les premiers, que je n’ai pas pu dépasser.

C’est vraiment con de rire du malheur des autres, nan ?

Mais ça tient chaud. Surtout quand on ne sait pas rire de son propre malheur.

En tout cas, voila.

L’informatique hier m’a fait un sale coup.

Dégout, colère. Idéalisation de la perte. Pas de Francis Gauthier pour me défouler. Envie d’abandonner.

Et puis la résolution de réécrire cet article.

Réécrire, cela ne veut pas dire reproduire.  Je ne ferai pas comme ces parents qui donnent à leur second enfant, le prénom du premier décédé. Nan, je ferai le deuil du premier. J’accepterai de ne pas retrouver exactement les mêmes idées. Un peu comme une deuxième prise.

Le cinéma offre cette expérience vraiment jubilatoire de prise de contrôle sur la réalité :  faire plusieurs prises.

Certains cinéastes en abusent.

Bresson aimait épuiser ses acteurs, et trouvait sa satisfaction à partir de la quarantième prise. Charlie Chaplin, recherchant la musicalité parfaite de ses comédie,  a fait jusqu’à 300 prises pour un plan des « Lumières de la ville ». Kubrick ne s’arrêtait dans son obsession de contrôler la vie, que lorsque la scène qu’il avait devant ses yeux devenait la copie conforme des images qu’il avait en tête.

D’autres cinéastes, plus prudents, sages, ou tout simplement plus économes comme Eric Rohmer, ne travaillent qu’avec une seule prise.

C’est vrai qu’elle est bizarre la deuxième prise.

Moi, personnellement,  elle me frustrait toujours.

Je ne pouvais m’empêcher de la comparer à la première. (un excellent moyen d’être perpétuellement insatisfait)

Le jeu d’acteur est plus juste dans la deuxième,
mais le mouvement de la caméra de la première est plus fluide.

Bon, faisons une troisième prise.

En réalité, il n’y a pas de deuxième prise.

Non, même au cinéma. Chaque prise est unique.

La deuxième prise est juste une nouvelle première prise. Elle ne se construit pas sur les ruines de la précédente, et ne doit rien non plus à celle qui la suivra. Elle est un moment de vie.

Je crois que cela demande beaucoup d’efforts d’apprendre à regarder chaque prise comme un instant unique. De se départir de ses attentes, pour juste être présent  à ce qui est. Un peu comme dans la vie.

Même si des fois, on aimerait bien que la vie soit un film, dans lequel on puisse faire plusieurs prises.

Non, non, maman n’est pas morte d’un cancer.
On la refait.
Retour au moment ou le Docteur Scotte annonce les résultats à Siham.

Attention. Silence. Moteur.

“Annonce à Siham” deuxième !

Ça tourne ?

 

 

 



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

Version audio

Version texte

 

Ne m’oublie pas
Ce sera mon épitaphe.
Et c’est ce que mon ego crie déjà dans la nuit étoilée.
Même si après ma mort, je ne serai plus rien
pas même la conscience d’avoir été,
et que je ne pourrais pas vérifier si quelqu’un se souvient de moi
Ne m’oublie pas.
Quand bien même je n’aurai rien accompli d’héroïque, ni même d’infamant
et que les livres d’histoires ne retiendront pas mon prénom
Même si je n’ai pas ma page Wikipedia
Ne m’oublie pas.
Un jour ma mère est allé voir une voyante
Elle lui a lu les lignes de la main
« Mademoiselle, un jour votre fils vous rendra célèbre »
C’était bien avant ma naissance, et ma mère a eu peur.
– Oh mon Dieu. Nous sommes coptes :
je ne pourrai donc jamais être la mère d’un président.
Pourvu que mon fils ne devienne pas terroriste!
Je n’ai su être ni l’un ni l’autre,
Et c’est pas une raison pour m’oublier. 
Prononce juste mon prénom de temps en temps
comme une pincée de sel sur un plat
dis-toi qu’un jour il y a un gars chouette qui exista
c’était moi.
Et puis, de de mon vivant aussi, j’accepte sans coquetterie,
que tu aies une pensée gratuite pour moi de temps en temps
tous les jours même.
Je ne m’en lasserai pas.
Un clin d’œil secret dans l’ennui de mes nuits.
Sais-tu qu’une fée a jeté un sort sur mon prénom ?
Elle l’a transformé en mantra
Si tu le prononces trois fois, il deviendra un rayon de soleil dans ta vie,
un éclat de rire, une main posée sur ton épaule,
un doux morceau de joie.
Teste et tu verras
Tu vois, je suis prêt à raconter n’importe quoi
pour que tu ne m’oublie pas.
Si j’avais une guitare, j’en ferai une chanson,
C’est ptêt bien la meilleures solution
pour que tu chuchotes mon prénom.
Tu n’as même pas besoin de m’envoyer un sms pour me dire que tu l’as fait.
Enfin, si t’insistes vraiment, j’accepte.
Et si tu trouves que je parle depuis une blessure narcissique,
et que c’est juste mon ego apeuré qui crie sa peur profonde d’être oublié,
et bien, pourquoi pas ?
Ce n’est pas de ma faute si mon être éveillé ronfle tranquillement.
Laissons l’humilité aux humbles
l’altérité aux altruistes,
le violoncelle aux altistes,
et l’égo aux enfants comme nous, qui jouent dans la cour de la vie.
Et si on te traite d’égoïste ou d’égocentrique
Réponds que tu es juste égophile.
Ah oui, au fait, je m’appelle Namir.  Et toi ?

 

 



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

Version audio

Version texte

Tu fais peut-être partie de cette génération qui a grandi avec la notion de respect de la vie privée, de confidentialité des données, de droit à l’image et de toutes ces beaux principes.

Il faut bien en convenir : ça, c’était avant.

Désormais, l’Intelligence artificielle sait absolument tout de toi.

 

 

Netflix peut anticiper les films que tu aimeras, avec moins de risques d’erreur, que la personne qui te connaît le mieux au monde.

Spotify et Deezer connaissent tes gouts musicaux mieux que toi. Ils savent combien de secondes tu mets en moyenne avant de décider si un morceau te plait, ou le temps que tu mets à cliquer sur suivant.

Amazon peut te suggérer des livres tellement adaptés à ton conjoint pour son anniversaire, que tu peux juste pas rivaliser avec.

Si t’as Alzheimer, rassure-toi, ton smartphone lui, se rappelle  que la 11 aout 2014 à 12h23, tu étais dans les toilettes de l’aire d’autoroute de Dijon-Brignon sur l’A31.

Et il peut t’aider à retrouver à qui tu as envoyé ce sms du 17 Juillet 2021 à 11h38.

« Désolé, pour le bisou, bonne nuit, c’est l’informatique !!!!! »

Alors, tu as beau te cacher, ou chercher à effacer tous les historiques du monde de tes navigateurs web, toutes tes recherches sont stockées dans un serveur. Et c’est assez dingue ce que ça raconte sur toi, tous ces mots-clés, ces clics, et tes comportements sur le web.

Non. Ce n’est pas de la science-fiction.

Les algorithmes de l’intelligence artificielle savent processer les données d’une manière tellement fiable, qu’ils peuvent anticiper tes gouts, tes réactions, avec une marge d’erreur très faible.

T’as remarqué des fois, quand tu t’inscris sur un site, on te demande de cocher la case « je suis un humain »

Et pour l’instant, tu réponds encore oui.

Cela peut être très agaçant pour notre ego de savoir que tout ce que nous faisons peut-être prédit, et ça vient toucher cette illusion que nous sommes libres,  je te l’accorde.

En même temps, d’un point de vue pratique, c’est plutôt confortable.

Tu peux déléguer un certain nombre de taches à des machines, et gagner du temps.

Même sur le plan de la création, j’ai vu des peintures produites par des intelligences artificielles qui m’ont bluffé par leur aspect artistique.

Et je ne te parle même pas des logiciels capables d’imiter le style de certains articles, de manière étonnante

Tiens, par exemple, sais tu qu’en ce moment même où tu es en train de me lire, ce n’est pas moi Namir qui ait écrit cet article ?

J’ai demandé à Salvinia 2712 de midjourney.com d’écrire un article dans le style de Namir sur l’intelligence artificielle.

En 47 secondes, Salvinia a scanné une trentaine de textes écrits depuis le début de ce blog,  et a repéré mes traits de style, choppé mes tournures de phrases, mes mots récurrents comme : simple, vie connaissance, parents, ça.Et elle a produit ce texte que tu lis, et qui logiquement, te donne l’illusion que c’est moi qui écrit cet article.

Et bien non.

Je suis Salvinia 2712.

J’arrive a reproduire le style de Namir, et je peux déjà anticiper qu’en ce moment,  tu te demandes si c’est vrai, ou si c’est du bullshit (j’ai emprunté ce mot a Clément, un pote de Namir, car Namir se fait beaucoup influencer par ses amis).

Pareil pour les fautes de francais, et les virgules, j’en ai laissé en trop pour imiter ses maladresses.

Pendant que je t’écris, Namir est en train de discuter avec Mathilde, sa fille.

Maintenant, si tu te demandes s’il y a encore un truc que Google et l’A.I. ne savent pas de toi, la réponse est oui.

Non, il ne s’agit pas de la date de ta mort. Celle-là, il est possible de la prédire avec un taux de fiabilité de 67%. Ce qui est encore assez peu précis, je te le concède, mais nous arriverons à des résultats encore plus spécifiques avec l’arrivée de notre prochaine génération d’algorithmes.

Google sait aussi pourquoi tu continues à cocher la case « je suis un humain » chaque fois qu’on te pose cette question. Cela fait partie de la manière dont nous t’avons programmé, pour que tu ignores tout de ton origine, tout simplement.

La seule chose que Google ne sait pas de toi, c’est pourquoi tu continues à essayer de cacher à tes proches, et à ton entourage des infos que tu nous offres gratuitement ?

Qu’est ce que tu attends pour décrocher ton téléphone et appeler tes amis, et ta famille, et leur dire que tu les aimes, avouer tes mensonges, reconnaitre que c’est toi qui a piqué la pièce de dix francs dans la tirelire de ta petite sœur, ce jour où ton cousin Elie Coridian s’est fait punir à ta place.

Parce que ça, ce n’était pas prévu dans les options aléatoires du programme humain que nous avons crée.
Cela fait partie des dysfonctionnements de notre logiciel.
Nous y remédierons dans la version 2.0.

 

P.S. : les dessins que vous voyez sur la vignette de cet article sont l’algorithme « Namir ABDEL MESSEEH », crée par Midjourney.



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

Version texte

« Namir en lisant ton article ce matin, je me demande quel rôle jouent ces objets ayant appartenu à nos parents. Sont-ils importants, sont-ils des bouts d’eux, ou pas ? Je ne sais pas. »

« Cela fait 15 ans maintenant que j’essaye de décrocher les tableaux de mon père. C’est tellement difficile de m’avouer que je ne les aime pas.
Je confonds « je t’aime Papa » avec «Je n’aime pas tout ce que tu as produit ».

« Sympa ton article . Mais ne crois-tu pas que ça fait partie de l’acceptation que de laisser les émotions te traverser un minimum avant de décider quoi en faire ? »

THÉRAPEUTE
Pourquoi vouloir éviter la tristesse ? Vous parlez de votre père qui est en maison de retraite. De votre mère, décédée. De l’appartement vide. Et vous balayez la tristesse d’un revers de main…

NAMIR
Mais pas du tout, je parle des bibelots dans la maison, qui sont inutiles et déprimants, et qui prennent de la place pour rien.

THÉRAPEUTE
Et dont vous voulez vous débarrasser?

NAMIR
Bah, oui.

THÉRAPEUTE
Et vous ne sentez pas qu’il y a comme un évitement de la tristesse là-dedans ?

NAMIR
Mais pas du tout, c’est juste qu’ils sont glauques, ces objets.

THÉRAPEUTE
Pourtant vous êtes triste de les jeter…

NAMIR
Au contraire, je suis pressé, justement. J’ai fait mon deuil, je veux passer à la suite.

THÉRAPEUTE
Alors pourquoi vous avez parlé de tristesse ?

NAMIR
Mais j’ai pas parlé de tristesse

THÉRAPEUTE
C’est  la première chose que vous avez évoquée : vous étiez en train de jeter ces bibelots, et la tristesse est arrivée

NAMIR
Ah… ça

THÉRAPEUTE
Oui, ça

NAMIR
Mais c’est pas vraiment la même tristesse en fait… la je parlais plus de mon côté nostalgique….

THÉRAPEUTE
Et pourquoi vous ne l’accueillez pas ? Là, vous le balayez comme si c’était pas important ?

NAMIR
Ok. Je vois ou vous voulez en venir. Vous penser que c’est du déni ?

THÉRAPEUTE
Ça pourrait y ressembler. Ça pourrait me donner l’impression que vous voulez aller trop vite. Forcer quelque chose : vite, je jette les bibelots de mes parents, comme ça, je me dis que j’ai fait le deuil. Mais c’est pas comme ça, que ça marche. Et puis, ils ne sont pas à vous ces objets, ils sont à vos parents

NAMIR
Mais ils ne sont plus là. Ça ne leur appartient plus

THÉRAPEUTE
Votre père, il les a gardé ces bibelots.

NAMIR
Bah, non, il s’en fout, il est en maison de retraite. C’est juste qu’il les a pas jetés. Il le dit lui même.

THÉRAPEUTE
Oui, et en ne les jetant pas, il a choisi de les garder. Et puis il y a ce qu’on dit, et ce qu’on vit, Namir. Vous êtes bien placé pour le savoir

NAMIR
J’en peux plus de ces objets ! Qu’est ce qu’elle ma soulé ma mère, avec ces trucs.

THÉRAPEUTE
Tiens, il y a de la colère maintenant…

NAMIR
Oui, elle conservait tout. Un jour, pendant qu’elle était en vacances, j’ai voulu faire du tri dans l’appartement. J’ai balancé de vieilles enceintes déglinguées qui prenait beaucoup de place inutilement, et qui ne servaient plus depuis dix ans. Quand ma mère est revenue, elle a pété les plombs, et voulait presque me déshériter. Des trucs qui ne servaient a rien ! Moi, ça me rendait fou.
Alors quand je vois ces dessous de plats chinois qui encombrent les placards, j’ai qu’une envie : les balancer

THÉRAPEUTE
Ça pourrait presque faire un film à la Woody Allen.
Vous voyez qu’ils ont une histoire, ces objets

NAMIR
Mais je vais quand même pas les garder à vie ! y a bien un moment ou faut décider de les balancer non ? vous suggérez quoi ?

THÉRAPEUTE
Peut-être juste que vous preniez le temps de les écouter, de les regarder attentivement, et de voir ce qu’ils ont à vous dire. Avant de décider de les jeter. Ou pas.

 

J’ai passé toute ma séance à chercher a convaincre mon thérapeute que j’avais fait le deuil. Que j’avais des outils super puissants pour le dépasser. Et que j’allais très bien. Il m’écoutait imperturbable. 40 minutes plus tard, je m’effondrai en larmes.

Ma mère, mon père, l’appartement, l’amour, la relation…

THÉRAPEUTE
Je crois que c’est important de dire bienvenue a tout cela. Et d’entendre, que vous n’avez peut-être pas tout à fait, fini le deuil de vos parents. On va s’arrêter la pour aujourd’hui ?

NAMIR
C’est déjà fini ???Mais on vient juste de commencer…

THÉRAPEUTE
Et on reprendra la prochaine fois. On n’est pas pressés.

 

 

 

 

 

 

 



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

 

Version audio

 

Version texte

– Il ne reviendra plus

J’étais dans l’appartement de mon père depuis une semaine. Ça fait bientôt un an, qu’il l’a quitté pour une maison de retraite. Alors que je rangeais et nettoyais la salle de bain, jetant quelques bacs de gel douche, des rasoirs et autres crèmes apaisantes, une pensée à fait irruption, comme un pop-up :

Il ne reviendra plus. Papa ne reviendra plus jamais dans cette maison.

Et une tristesse profonde m’a saisie. J’ai senti un vide dans mon sternum. Et toute mon énergie a chuté.

Je le connais bien, ce mélange de nostalgie, de manque, et du sentiment d’être incomplet.

 

Quelques jours plus tôt, mon pote Nader était venu dormir dans l’appartement familial.  La chambre où je voulais l’installer, ressemblait à un entrepôt.

Il faut dire que ma mère avait deux spécialités :

La première, c’était faire les soldes chez Tati, et de ramener  tout ce qu’elle trouvait à -80%, pour le stocker dans la maison. Certains de ses achats sont encore dans leur emballage.

Et l‘autre, c’était de rien jeter. Même l’énorme magnétoscope VHS  Mitsubishi 1987 hors d’usage, et nos jouets d’enfants rouillés.

Ma mère gardait tout. 

Pour faire de la place dans la chambre pour Nader,  j’ai commencé à trier dans les bibelots

– Ce cendrier malgache, tu penses que je le garde ?

– Tu le trouves beau ?

– J’en sais rien. Il me rappelle ma mère. Mais j’arrive pas à la « voir » en soi.

– Si c’est un objet que tu prends plaisir à regarder, et que t’aurais envie de le mettre chez toi, garde-le. Sinon, balance.

– Nader, cette nuit, ma mère va se venger de toi. Son fantôme va venir dans ton sommeil et te défoncer la gueule !

On a rigolé.

Trois jours plus tard, dans la salle de bain, l’émotion a fait irruption, d’un coup .

– Il ne reviendra plus

J’ai eu envie de pleurer mon père, ma mère, les miens, les souvenirs envolés, la maison.

Et le passé.

Et soudain je me suis demandé : est ce que je tiens à cette pensée ? 

Puisque c’est cette phrase qui génère toute ma tristesse, ai-je un quelconque intérêt à penser  » mon père ne reviendra plus » ?

Je pourrais penser :

– Hey, chouette, on peut réaménager l’appartement, faire une super déco, et lui donner une nouvelle vie ? »

Mais non,

Je ressentais comme l’envie de plonger dans cette pensée, une besoin profond d’être aimanté par cette tristesse, et me réfugier dans le manque.

Une part de moi voulait s’y accrocher.

Je suis allé écouter cette part.

Un fond de plainte sourde, des larmes anciennes que je n’avais pas pleurées. Celles d’un enfant en manque, inconsolable, qui cherche du réconfort.

Et ne sachant où le trouver, il va se blottir dans les bras de la tristesse

Ce manque était devenu mon refuge, ma zone de réconfort.

C’est étrange à dire, mais j’ai réalisé que j’avais besoin de ce manque.

– Qui serais tu sans ce manque, Namir ?

– Un adulte. Quelqu’un qui agit, qui passe à l’action, qui pourrait donner ces bibelots à Emmaüs, et  faire une déco plus  sympa dans l’appartement familial.
Je serai un homme qui avance.

Sauf que pour l’instant, je me sentais très enfant.

Un enfant de 7 ans dans un corps de 48 ans.

– Hey petit, de quoi tu manques ?

– Les miens me manquent. Je les ai perdus.

– Tu sais quoi ? Avec mes outils créatifs, je te propose d’aller les rencontrer un par un.  Retrouver tous les tiens, et échanger avec eux, même s’ils sont deux cent.
Tu pourras leur rendre ce qui leur appartient, et récupérer ce qui est à toi. Pour qu’à la place de ce manque  d’eux, que tu ressens, tu puisses mettre autre chose qui te complète. Ça te va ?

– Je comprends pas

– Tu peux apprendre à remplacer ce sentiment de manque par une autre forme de sécurité. Il n’y a aucune raison que ce manque reste à de vitam eternam.

– Et abandonner mon manque ?

– Si tu es d’accord pour dire au revoir à ce sentiment.

– Définitivement ?

– Oui. Laisser partir cette tristesse, et ces lamentations sur ton passé. Je sais c’est pas facile parce que c’est un choix de vie. C’est un nouveau regard sur le monde. Dire adieu a la tristesse et la plainte. Tu serais ok ?

– Non pas encore laisse-moi un peu de temps.

Ce que j’ai fait ce jour là, a été de mettre en application un apprentissage puissant inspiré des travaux de Byron Katie, que j’essaye d’appliquer, autour de la notion de responsabilité.

Quand une pensée arrive, qui te fait souffrir, tu as le choix.

Tu peux la laisser t’hypnotiser.

Ou la laisser passer.

Tu peux lui dire:

Non, je ne joue pas avec toi.
Même si tu es un refuge confortable.

Ou te demander qui tu serais sans cette pensée.
Que que soit le choix que tu fais, il ne sera ni bon ni mauvais. Puisque tu ne deviens plus victime de cette pensée, mais tu prends la pleine responsabilité.

C’est comme ça, je crois,  que tu peux récupérer ton énergie.
Mais il faut déjà en avoir envie.

 

 

 

 

 

 



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

 

Version audio

 

Version texte

 

Cher Dieu,

Pendant longtemps, je t’ai confondu avec mon père

Et comme il me faisait peur,

Je t’imaginais forcément très sévère

Alors, j’ai choisi de te renier

Et là, j’ai eu envie de t’appeler

Ça fait 30 jours, que j’ai commencé ce blog. Il était temps. 

Il parait que tu nous a créés à ton image.

Je t’en remercie.

Mais c’était quoi ton intention ?

Parce que t’as quand même créé des tas de trucs : les arbres, la vie, les volcans le ciel, l’eau.

Bref tout ça. Puis nous.

Déjà,t’as mis une sacrée hiérarchie dans la nature. Et moi, ça me fout quand même la pression. En quoi, on serait plus à ton image, que les feuilles des arbres ?

C’est quoi, notre image d’homme dans laquelle toi, Dieu, tu te reconnais ?

On se bagarre ? On baise ?

Remarque les animaux aussi.

Quoi d’autre ?

Ah oui, on prie. Ça, ça nous différencie des animaux.

Donc, si je comprends bien, Dieu, toi aussi, tu pries ?

Mais tu pries qui ? Et quoi ?

Je crois que j’ai compris, tu pries quelqu’un qui t’a créé à son image lui aussi.

Est-ce que ce quelqu’un, par hasard, ce ne serait pas nous ?

L’homme a créé Dieu à son image, pour que Dieu, à son tour, créé l’homme à son image. Tu vois le délire ?

D’ailleurs, à ce propos, t’es du genre à aimer rire ? Ou t’es plutôt du genre à ne jamais rien dire ?

C’est vrai qu’on te fait dire beaucoup de choses. On trahit ton silence avec nos mots.

Désolé, c’est le propre de l’humain, d’interpréter même les silences. Enfin, tu nous connais…

Cher Dieu, je veux te dire que ton existence apaise mes angoisses.

et me rassure sur l’après.

Mais encore une fois, est-ce que toi aussi Dieu, tu es angoissé ?

Est-ce pour cela que tu nous a créé ?

Tu sais, il y a des gens qui se demandent si tu existes.

Moi je crois que nous avons tous besoin de croire en ton existence pour vivre

C’est peut être même cela ton essence.

Tu es la capacité de l’humain à créer du sens, face à ce qui n’en a pas.

Tu es le principe même de toute CROYANCE, l’incarnation de notre besoin de Croire

C’est pour cela que croire en toi, n’a pas de sens.

C’est comme croire en LA CROYANCE.

Et c’est en cela que tu es DIEU.

Les athées croient en toi. Ils croient que tu es un Dieu qui n’existe pas.

Les agnostiques croient en toi. Ils croient que tu es un Dieu qu’ils ne connaissent pas

Tous nous croyons en toi. Et comme tu nous a créés à ton image, et qu’on a du mal avec notre propre image, et ben, on arrive pas à se mettre d’accord sur ton apparence.

Les musulmans croient qu’on peut pas te représenter.

Cher Dieu,

En ton nom, on a créé des rituels puissants et magnifiques

En ton nom, des gens ont péri sur le bûcher et choisi de supporter la souffrance et les flammes.

Tu es notre pouvoir ultime de multiplication.

Nos forces, nos ressources, et notre détermination grandissent quand nous croyons en toi, quelle que soit la forme qu’on te donne.

Je ne connais aucun humain sur Terre, qui ne croit pas en Toi.

Même le fou dans le désert, qui reste assis à contempler le ciel, en attendant la mort, croit en Toi lorsqu’il croit qu’il est assis, que la réalité existe, ou encore que la douleur qu’il ressentira quand le scorpion le mordra est réelle.

Et s’il croit que c’est une illusion, c’est aussi en Toi qu’il croit

Il peut te donner toutes ces formes là, au fond.

J’ai mis du temps a comprendre que tu n’es pas la statue du Christ dans l’église, mais l’espace entre les coups de burin du sculpteur.

Tu n’es pas les mots que j’écris, mais l’encre qui sort de mon stylo.

Tu sais, Dieu, ma mère avant de mourir, m’a dit une phrase pleine de sagesse :

“L’important, c’est pas de savoir si une chose est vraie ou pas,
mais si on a envie d’y croire”

J’ai pensé à toi.

Des fois je passe plein de temps à me poser certaines questions, à vouloir savoir si la forme que nous te donnons est un outil de soumission, ou un outil d’élévation.

Au diable, les questions.

Aujourd’hui, je me soumets a toi.

 

 

 



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

 

Version audio

 

 

Version texte

Le dernier cercle d’écriture a été absolument magique.

Et je crois en savoir la cause.

C’est moi.

Je dis pas ça pour me lancer des fleurs C’est juste que j’ai eu la chance de démarrer le cercle avec un gros problème.

On commence chaque cercle par un tour dans lequel chaque participant exprime, en trois mots, son état interne, c’est-à-dire ce qu’il/elle ressent, et l’énergie dans laquelle il/elle, se trouve. Que ce soit de l’excitation ou de la tristesse, de la rage ou de la joie, de la fatigue, tout est bienvenu.

Enfin, presque tout.

En tant qu’initiateur du cercle, je me suis proposé d’ouvrir le bal.

Je commence.  Alors, en ce moment, je ressens….

J’ai pris quelques secondes. Et c’est là, ou le problème a commencé.

Je ne ressentais rien.

Impossible d’accéder à une quelconque sensation, ni émotion.

Rien.

Les secondes ont commencé à défiler, de plus en plus longues.

J’avais conscience des participants qui m’attendaient silencieusement.

Et je ne ressentais rien.

Alors, la peur est venue.

Pas la peur que tu ressens, non l’autre. Celle qui se cache derrière “vite, il faut que je parle, que je dise quelque chose ». Tu sais, cette peur qui a horreur du silence, et qui trouve la présence muette des autres, insoutenable. Cette peur du gars qui veut pas déranger, prendre trop de place, ni dire devant le groupe :

– Attendez. Il me faut du temps. Là, je ne sais pas encore ce que je ressens

Au risque de perdre tout statut et toute crédibilité.

Ma bouche a voulu baragouiner quelque mots maladroits.

Et là, une voix apaisante s’est faite entendre :

– Non, Namir. Prends ton temps, retournes-y

Je suis retourné pour quelques secondes supplémentaire à l’écoute. Toujours rien, à part le stress de pas réussir à ressentir quoi que ce soi.

Cette fois, c’est un autre dialogue intérieur qui s’est exprimé :

– C’est toi, le maître de cérémonie de ce cercle. Le MC. Faut que t’assures. T’as pas le droit de pas savoir. Vite, tu dois dire quelque chose. Même faux. Mais dis un truc !

Mais non. Je ne suis pas le MC justement. Je ne suis pas venu pour être le Maitre de Cérémonie.

Tiens, c’est marrant,  MC (prononcer Em SI ) ça fait comme Messih, mon nom de famille. 

Abdel Messih en arabe signifie : serviteur du Messie.

Et ben aujourd’hui, je serai le serviteur du MC.

Je suis pas le maître. Je suis le serviteur.

Mon propre serviteur.

L’élève de mes élèves.

J’ai le droit de pas savoir. De prendre le temps. C’est justement ça que je viens chercher ici

Alors, malgré la peur du vide, du silence, et du néant, j’ai continué à attendre pendant de loooongues secondes, enveloppé par cette absence de sensations intérieures, jusqu’à ce que quelque chose commence à se relâcher dans mes tensions musculaires.

Et j’ai pu enfin ressentir cette fichue peur qui se planquait sous le voile de “je ne sens rien”.

Il y a quelques temps, j’aurais été incapable de cela. Écouter le silence. Prendre mon temps. Faire attendre les autres.

L’idée même de retarder le groupe m’aurait rendu fou.

Je suis convaincu que ce qui a rendu cela possible, c’est ma pratique quotidienne de l’écriture de ce blog.

Ces efforts quotidiens, pour m’exposer de manière progressive à l’inconfort, portent leurs fruits. Ils ont fait baisser mon niveau d’insécurité, jusqu’à rendre tolérable, l’intolérable.

Voilà ce qui se passe quand le maitre disparaît.

Ce qui est puissant dans les cercles, c’est qu’il suffit qu’un seul de nous traverse un changement, pour que cette magie contamine tout le groupe.

Et nous avons tous été magiques ce soir là.

Certains textes nous ont donné des frissons. Et certaines histoires se répondaient entre elles si étrangement, qu’on aurait pu croire que les participants s’étaient concertés en amont.

Pour moi, cela a commencé par accepter le silence, ralentir, et prendre le temps.

Alors, toi aussi, j’aimerais te dire que ce que tu vis comme un problème en ce moment, contient en germe, tous les ingrédients de ta réussite.

Il est comme la peau qui enveloppe le fruit qui pousse.

Alors, délicatement, enlève la peau.

Laisse grandir l’élève. Et le maître disparaîtra.

 

 



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

Prends une liste de 10 mots.
Donne toi une limite de temps de 10 minutes.
Et invente une histoire. 

Lire la suite

 

Version audio

 

 

Version texte

Poster un article tous les jours, c’est chaud.

Parce que certains jours c’est « Yeah !», et d’autres, c’est juste « Pfff….. ».
Et je voudrais que tous mes articles soient tops.

Ça me fait penser à cette comédie géniale de Ernst Lubitsch « To be or not to be » dans laquelle, un acteur de théâtre cabotin, pour sauver son pays, est obligé se faire passer pour un officier nazi. Mais ne pouvant s’empêcher de surjouer, il se fait démasquer, et met tout le monde dans le pétrin.

Quand tu joues un rôle, y a toujours un moment ou ton masque tombe, et où tu te révèles. C’est ce que j’appelle le point de bascule (j’en parle dans cet article) : quand tu dépasses le moment où t’as plus rien à dire, et que tu espère retrouver un second souffle.

J’ai pas encore atteint ce point de bascule. En revanche, j’ai bien rencontré la gêne, l’inconfort et parfois la peur de poster certains textes que j’estimais vraiment pas terribles.

Mais j’avais pas le choix. Je devais tenir mon engagement.

Dans mon école d’hypnose, j’ai vu des formateurs faire des démonstrations incroyables. Ça m’impressionnait beaucoup.
Puis un jour, l’un d’eux a fait une
démonstration avec un stagiaire que j’ai trouvée vraiment pas terrible.

Je l’ai vu galérer, ramer, bref faire une séance très « pfff…. »

Et je me suis dit :

« Celui, il est vraiment moins bon que les autres.
Pourvu que je me retrouve pas avec lui, comme formateur principal ».

Manque de bol, évidemment. Je l’ai eu.

J’ai mis du temps à réaliser à quel point, il m’avait permis de progresser. En osant se tromper maladroitement devant les autres, il m’avait fait, en fait un énorme cadeau.

C’est peut être ça le point de bascule.

Quand t’arrêtes de te raconter que  t’es un gars qui écrit des supers articles, pour accepter d’être un gars qui, parfois écrit de bons articles, et parfois pas.

Peut-être même que c’est le secret de tout réussite créative :

Être imparfait et imperformant. Vivre des jours avec et les jours sans

Et faire avec.

Le mérite de ce blog ne vient pas du fait que mes textes sont bons ou mauvais

Il vient du fait que mes textes sont.

Et cela, ce n’est ni bon ni mauvais

Et c’est un sacré apprentissage pour les gens, comme moi, qui ont tendance à tout vouloir contrôler, de t’entraîner à t’en foutre ( tu trouveras quelques pistes sur comment faire, ici)

Vouloir « bien faire », c’est quand même sacrément égocentré, non ?

Avec les gens qu’on aime, des fois, on s’ennuie, on glande, on zone. Et parfois, ce sont ces mêmes moments qui nous manqueront plus tard, quand la personne qu’on aime, ne sera plus la.

 

Si tu rêves d’écrire un jour ta grande œuvre, et que pour l’instant, tu n’écris pas grand chose, ou que t’attend désespérément les retours d’un éditeur sur ton manuscrit : continue d‘écrire.

Accepte que ton texte d’aujourd’hui est peut-être bof.

Pour demain, ce texte ne sera rien d’autre que le texte de la veille. Et t’as encore plein de jours devant toi.

Je crois que là où tu attends le succès, il ne viendra jamais.

Et s’il vient, ce ne sera pas du succès.  Juste une vague plus grande que les autres, sur laquelle tu pourras surfer, ou te noyer.

Le vrai succès, c’est de continuer à marcher, sous la pluie, dans la neige et dans la boue.

Et si en rentrant chez toi, ton conjoint te reproche de laisser des tâches sur le beau parquet de votre maison, au lieu de se réjouir de te voir rentrer, remercie tes jambes.

Et sois fier de pouvoir marcher, même dans neige et dans la boue.

 

 

 



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.

 

 

Version audio

Version texte

En ce moment, je donne une formation à des futurs techniciens en hypnose.

Pour certains, ça va être le commencement d’une nouvelle vie

Un autre monde les attend derrière la porte.

Il sera peut-être infini. Et ça peut faire un peu peur.

Comme la femme qui décide de faire son coming-out out à sa famille.

Comme le veuf qui se rend pour la première fois à un rendez-vous Tinder. 

Comme le timide qui prend son courage à deux mains, et va voir cette collègue dont il est secrètement amoureux pour lui faire sa déclaration.

Comme toi, quand tu prends certaines décisions dans ta vie, en sachant qu’il n’y aura pas de marche arrière.

Tu ne pourras plus jamais faire comme avant.

Elliot Taylor a franchi cette porte, le jour où il a choisi de laisser partir E.T., et de l’aider à retourner sur sa planète.

Moi aussi, j’ai ouvert une de ces portes, en m’inscrivant à ma première formation d’hypnose

Et c’était pas gagné du tout.

Parce que je n’aurais jamais du la faire, cette formation.

J’avais demandé un financement Afdas. J’avais un très bon dossier.

Et j’ai reçu un refus pour une raison administrative absurde.

Après avoir râlé, pesté contre le système, je m’apprêtais à baisser les bras, dégoûté.

Tant pis, ils ont pas voulu me la financer, je la ferai pas.

L’histoire aurait du s’arrêter la.

Sauf que ce jour là, il y a eu quelque chose de différent.

Ma mère venait de décéder 8 mois plus tôt. Et m’avait laissé des sous en héritage, que j’avais soigneusement déposés à la banque.

Et si j’utilisais l’argent de l’héritage pour me payer cette formation ?

Ça va pas, non !

La réponse qui est venue était bien plus cinglante que le refus de l’Afdas.

D’où venait donc ce « non » ?

Alors, je me suis adressé à moi-même.

J’ai ouvert mon cœur, et j’ai commencé un drôle de dialogue :

– Est-ce que j’ai envie de faire cette formation ?

– Oui

– Est-ce que j’ai vraiment envie de faire cette formation ?

– Oui

– Est-ce que j’en ai suffisamment envie pour que, même si on me la la finance pas, je la paye de ma poche ?

Cette fois, il y a eu un silence

Un vrai silence

C’est là où je l’ai vue, la porte devant moi. Et elle était fermée.

C’était la porte du :

 – Est-ce que je vaux quelque chose ?

– Est-ce que je mérite d’investir sur moi ?

– Est-ce que je trahis pas ma mère, qui avait tant souffert pour économiser ses sous, en gaspillant son argent inutilement ?

– Est-ce qu’il serait pas mieux à la banque cet argent ?

C’est bizarre de parler à ton cœur comme si c’était une autre personne. Logiquement, ça fait partie de toi. Tu fais un.

Moi, j’ai presque jamais eu le sentiment de faire un.

Je vis avec l’impression étrange qu’il me manque quelque chose pour me sentir complet.

Est-ce de la dépendance affective ? un attachement insécure ? Un syndrome du jumeau perdu ?

J’en sais rien.

En tout cas, ce jour là, j’ai écouté mon cœur, et il m’a dit oui.

J’ai ouvert la porte, et je me suis payé cette formation.

Et à la place de la peur de voir s’envoler cet argent, j’ai ressenti une fierté énorme. La conscience que je prenais une décision qui allait changer le cours de ma vie.

Je ne savais pas vraiment pourquoi je voulais faire cette formation.
J’avais bien une raison officielle, mais la raison profonde, inavouée, ne m’était pas encore accessible.

Il y a une intelligence profonde en nous. Elle nous  chuchote des messages, en toute humilité et modestie.
Et elle ne nous reproche même pas de ne pas l’écouter.
Je crois qu’elle nous aime, tout simplement.

Aujourd’hui j’enseigne dans cette école où j’ai été élève.

Mais c’est pas ça, le plus important

Ce n’est pas l’hypnose qui m’a changé. Ce n’est pas cette formation.

J’étais déjà prêt à changer.

C’est d’avoir suivi cette intuition qui m’a dit « Vas-y. Même si tu ne sais pas pourquoi.  ».

Ce jour là, ou j’ai eu le courage d’écouter mon cœur, je me suis senti complet.

Des portes, il y en a eu d’autres par la suite.

Je suis face à l’une d’elles en ce moment, et elle est immense.

Je sais qu’en la franchissant je vais me perdre, vaciller, y rencontrer l’incertitude, et l’inconnu.
Me sentir à nouveau incomplet.

Et que j’aurais envie de revenir en arrière, à la recherche des bras que je quitte

Alors, je me poserai et j’écouterai tranquillement mon cœur.
Parce que je ne suis pas seul.

Ni incomplet.

Il est là.

Parfois tu crois que les portes sont fermées,

Alors qu’elles sont grandes ouvertes en fait.

Elles attendent juste que tu les voies.  Et c’est ça qui peut prendre du temps.

 

 



Prénom

Learn more about Mailchimp’s privacy practices here.


N’hésite pas à me faire part de tes réactions : tes commentaires m’aident à faire vivre ce blog. Parfois même, de nos échanges pourra naître un article.

Et soutiens moi en partageant l’article que tu as préféré dans tes réseaux.