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Tenir un blog quotidien, ça demande de l’énergie.
Et moi, mon énergie, une semaine sur deux, j’en ai besoin pour gérer le quotidien de mes deux enfants : les courses, les repas, la vaisselle, le linge, les rendez-vous et les activités.

Au début, comme je voulais que mes articles soient postés à 7 heures du matin, il m’arrivait régulièrement de m’y mettre après le coucher des enfants, et de les finir à 2 heures du matin. Difficile de se lever ensuite aux aurores, comme j’aime à le faire pour pouvoir mon footing avant le réveil des enfants.

Conséquence : exit le footing. Bonjour le dérèglement du rythme de sommeil. Et bienvenue à la prise de poids.

Bon, j’ai pas fait le tour du monde en 80 articles, et l’inspiration manque pas.

Y a encore plein de sujets que j’aimerais creuser et partager avec toi : des fictions, des critiques de films, des réflexions sur la création et sur l’écriture, des questions sur notre place sur cette terre, notre rapport à nos parents, et à nos enfants.

Et aussi mes interrogations sur la thérapie, le bien-être et l’intérêt du développement personnel.

 

 

Beaucoup de propositions de développement personnel ont l’air très séduisantes au premier abord. Tu sais, celles qui obtiennent pleins de cœurs et de likes sur Facebook : fous-toi la paix, lâche prise, arrête d’être parfait, de faire plaisir aux autres, fais toujours de ton mieux, que ta parole soit impeccable, et vive la communication non violente….

Mais souvent, je sais pas si tu l’as remarqué, ces propositions se font a l’impératif.

Elles deviennent un peu des injonctions au bonheur, et finissent par entraîner notre malheur.

C’est comme tous les “il faut”

Il faudrait que j’écrive, que je poste mes articles touts les matins, que je fasse plus de sport, que ceci…

Récemment, avec un de mes clients, on a travaillé sur le décalage qu’il y avait entre qui il était, et qui il voulait être, et comment ses aspirations à être quelqu’un de bon et de bienveillant (selon ses critères) étaient une des principales sources de sa souffrance au présent.A la fin de la séance, je lui ai demandé de reformuler ce avec quoi il repartait de cette séance, sans utiliser les “il faut”, “je dois”, ni de négation.

– Il faut que j’arrete de me dénigrer.

– Biiip. Pas de “il faut”

– Ah oui, euh…

– Je dois me traiter avec bienv….

– Biiip. Pas de je dois non plus

– Ah oui, c’est vrai… euh… je ne suis pas…ah non, zut pas de négation, non plus. Bah, la, je trouve pas…

– Et bien, cherche

 

Il a cherché. Et il a commence à se faire ses “bips” lui-même. Et on s’est mis à rigoler.

Bah, ce que j’ai envie de te dire c’est qu’il faut RIEN. Même pas aller mieux en fait. Chaque fois que tu te mets en tete que tu devrais faire quelque chose dans l’optique de ton bien-être, peut-être que t’es juste en train d’amplifier une perte d’estime de toi, si jamais tu n’y arrives pas.

Je lisais un post récemment de Stephan schillinger, l’auteur de par un curieux hasard, dans lequel il parlait du grand amour:

Peut-être que si l’on est capable de se rencontrer soi-même à cet endroit là, avec l’amour suffisant pour se recevoir et s’accepter dans ce désespoir fulminant, peut-être alors, nous pourrions un jour accéder à ce Grand Amour qui implique de pouvoir entièrement recevoir l’autre dans sa colère la plus irrationnelle, et pouvoir poser sa main à cet endroit écorché, à vif, qui est justement le nôtre.

 

Oui, ça sonne bien. Sur le fond, j’entends ce qu’il dit. Je suis peut-être même un peu d’accord.  Mais je ne peux m’empêcher de m’interroger sur l’impact de telles phrases sur la psyché. Sont elles réellement bénéfiques ?

Est ce qu’a long terme, ces aspirations à toujours vouloir être mieux que ce que nous sommes, ne finissent pas par nous dire que nous sommes pas comme il faut ?

Il faut ?

Biiip.

Et puis, d’où vient cette idée que le but de la vie serait d’accéder à un Grand Amour. Ca sort d’ou ?

 

Et si c’était ok de ne pas tenir nos engagements, de déroger à nos propres principes, de ne pas être dans le lâcher prise, et d’être frustrés de ne pas être parfaits ?

Justement parce qu’on est imparfaits.

Alors, je ne vais pas utiliser d’impératif pour te dire accepte-toi, ou donne-toi la permission de, ou ose…

Parce que la aussi, ca risque de devenir une injonction supplémentaire, et activer un sentiment d’échec, et la peur de ne pas y arriver.

Je crois juste qu’il n’y a rien a réussir. Même pas ta vie

C’est ce que j’ai mis du temps à comprendre, dans mes cercles d’écriture : ne rien en attendre.

Certains cercles sont ordinaires, d’autres sont géniaux. C’est aléatoire.

C’est peut-être cela leur intérêt principaux. Permettre de lâcher les attentes, y compris celle de ne pas avoir d’attente.

Tout est ok en fait.

Ce que t’écris ’est bien ? OK

Ce que t’écris ’est nul ? OK aussi

T’as pas d’attentes ? OK

Tu voudrais ne pas avoir d’attentes, mais t’en as quand même ? OK aussi.

Tout va bien.

Et de toute façon, c’est comme ça.

Alors a quoi bon chercher autre chose que ce qui est.

 

Quand, au bout de 5 bonnes minutes, mon client (tu sais celui que j’ai laissé mouliner en lui demandant ce qu’il avait retenu de sa séance, et qui se faisait des bips tout seul) a fini son tour du monde intérieur en 80 minutes, et qu’ il est sorti de sa transe, il m’a dit

– Ça y est. Je sais ! Ce que j’ai retenu, c’est que je suis responsable de mes problèmes de communication avec les autres. Et que pour communiquer avec les autres, je dois… euh non, j’aimerais apprendre à mieux communiquer avec moi-même.

– Hmmm, et comment tu es avec cette idée ?

– C’est nouveau pour moi.

– Et ça te parait possible ?

– Je crois que ça va prendre du temps, que c’est un long chemin. Mais oui, c’est possible

– Et ça te fait quoi, quand tu te dis que c’est possible ?

– Çà me donne de l’espoir.

Alors, je ne dis pas que le développement personnel ne sert à rien. Je ne prône pas l’ignorance, et l’auto complaisance. Moi aussi, je lis plein de bouquins, j’écoute de podcasts.

Le problème il est peut-être pas tant dans ces livres, et toutes ces propositions au bonheur, que dans notre intention, et ce qui fait qu’on se jette dessus.

Et je trouve juste que se poser des questions, être à l’écoute de soi, et etre curieux des autres, ce sont deja des règles simples pour être heureux parfois. Et malheureux d’autre fois

Et que ça suffit en fait.

 

 

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J159 - Te montrer vraiment

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