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Poster un article tous les jours, c’est chaud.

Parce que certains jours c’est « Yeah !», et d’autres, c’est juste « Pfff….. ».
Et je voudrais que tous mes articles soient tops.

Ça me fait penser à cette comédie géniale de Ernst Lubitsch « To be or not to be » dans laquelle, un acteur de théâtre cabotin, pour sauver son pays, est obligé se faire passer pour un officier nazi. Mais ne pouvant s’empêcher de surjouer, il se fait démasquer, et met tout le monde dans le pétrin.

Quand tu joues un rôle, y a toujours un moment ou ton masque tombe, et où tu te révèles. C’est ce que j’appelle le point de bascule (j’en parle dans cet article) : quand tu dépasses le moment où t’as plus rien à dire, et que tu espère retrouver un second souffle.

J’ai pas encore atteint ce point de bascule. En revanche, j’ai bien rencontré la gêne, l’inconfort et parfois la peur de poster certains textes que j’estimais vraiment pas terribles.

Mais j’avais pas le choix. Je devais tenir mon engagement.

Dans mon école d’hypnose, j’ai vu des formateurs faire des démonstrations incroyables. Ça m’impressionnait beaucoup.
Puis un jour, l’un d’eux a fait une
démonstration avec un stagiaire que j’ai trouvée vraiment pas terrible.

Je l’ai vu galérer, ramer, bref faire une séance très « pfff…. »

Et je me suis dit :

« Celui, il est vraiment moins bon que les autres.
Pourvu que je me retrouve pas avec lui, comme formateur principal ».

Manque de bol, évidemment. Je l’ai eu.

J’ai mis du temps à réaliser à quel point, il m’avait permis de progresser. En osant se tromper maladroitement devant les autres, il m’avait fait, en fait un énorme cadeau.

C’est peut être ça le point de bascule.

Quand t’arrêtes de te raconter que  t’es un gars qui écrit des supers articles, pour accepter d’être un gars qui, parfois écrit de bons articles, et parfois pas.

Peut-être même que c’est le secret de tout réussite créative :

Être imparfait et imperformant. Vivre des jours avec et les jours sans

Et faire avec.

Le mérite de ce blog ne vient pas du fait que mes textes sont bons ou mauvais

Il vient du fait que mes textes sont.

Et cela, ce n’est ni bon ni mauvais

Et c’est un sacré apprentissage pour les gens, comme moi, qui ont tendance à tout vouloir contrôler, de t’entraîner à t’en foutre ( tu trouveras quelques pistes sur comment faire, ici)

Vouloir « bien faire », c’est quand même sacrément égocentré, non ?

Avec les gens qu’on aime, des fois, on s’ennuie, on glande, on zone. Et parfois, ce sont ces mêmes moments qui nous manqueront plus tard, quand la personne qu’on aime, ne sera plus la.

 

Si tu rêves d’écrire un jour ta grande œuvre, et que pour l’instant, tu n’écris pas grand chose, ou que t’attend désespérément les retours d’un éditeur sur ton manuscrit : continue d‘écrire.

Accepte que ton texte d’aujourd’hui est peut-être bof.

Pour demain, ce texte ne sera rien d’autre que le texte de la veille. Et t’as encore plein de jours devant toi.

Je crois que là où tu attends le succès, il ne viendra jamais.

Et s’il vient, ce ne sera pas du succès.  Juste une vague plus grande que les autres, sur laquelle tu pourras surfer, ou te noyer.

Le vrai succès, c’est de continuer à marcher, sous la pluie, dans la neige et dans la boue.

Et si en rentrant chez toi, ton conjoint te reproche de laisser des tâches sur le beau parquet de votre maison, au lieu de se réjouir de te voir rentrer, remercie tes jambes.

Et sois fier de pouvoir marcher, même dans neige et dans la boue.

 

 

 



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6 réponses
  1. Nadia Boukir
    Nadia Boukir dit :

    Un jour mon père m’a demandé de lui apprendre à utiliser Internet. C’était il y a longtemps, j’étais encore à la fac et un peu plus coconne que maintenant. J’ai eu du mal avec sa demande pendant des semaines. Il me faisait vraiment chier avec son insistance, ça me gênait énormément. Et puis, je ne sais plus comment, j’ai réalisé que je ne lui donnais pas le droit de ne pas savoir et que je lui en voulais depuis très longtemps parce qu’il n’était pas capable de toujours faire ce qu’il faut. Dieu sait qu’il en a fait des conneries et nous a bien foutu dans la merde parfois. Mais le mec restait là à être le père qu’il pouvait être. Et moi, je l’ai détesté pour ça. J’ai culpabilisé à mort de lui en vouloir mais je continuais à lui en vouloir ce qui me rendait dingue. Finalement, j’ai opté pour une solution radicale. Je lui ai montré comment fonctionnait internet et j’en ai chié un moment! Il avait trop de mal avec l’outil du coup, ça durait! Bonjour inconfort ! Et puis c’était moche d’avoir ce regard sur lui. Sans compter que j’avais toujours un peu plus honte de moi. Et puis, j’ai fini par voir un truc dans son regard. Il avait l’air émerveillé. Lui, il kiffait! Un truc s’est libéré et j’ai eu envie de lui dire ce que je ressentais. Ça l’a fait marrer, le con! Depuis ce jour, mon regard a complètement changé. Petit à petit, j’ai commencé à voir ce qu’il m’apportait et plus ce qui manquait selon moi. Il est beau et pour le coup, il m’a appris un gros gros truc!

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  2. Florence
    Florence dit :

    Je connais ce besoin de contrôle, d’auto jugement, de perfection, qui fait que parfois, je procrastine, ou je ne fais pas, par peur que ce ne soit pas à la hauteur de ce que j’aimerais. Et pourtant, j’étais la première à dire à mes élèves de collège en anglais qu’ils avaient le droit d’oser, de se lancer, qu’il avaient le droit de se tromper, que c’est génial, l’erreur fait progresser…et c’est vrai, les miennes m’ont souvent permis de progresser. Et malgré tout, je vois que parfois je n’ose pas me lancer, et ohlala que ma formation en hypnose a été inconfortable, quand on m’a demandé d’improviser une histoire métaphorique pour les enfants….je n’ai pas voulu faire,, j’avais l’impression de ne plus avoir d’idée, un cerveau vide, et ce sentiment que j’étais l’élève jugée par le professeur…je revisitais la peur de décevoir . La liberté, c’est de pouvoir s’affranchir de cette peur d’être jugée. Je suis encore en apprentissage dans ce domaine 🙂

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    • Namir
      Namir dit :

      Oui, c’est la différence entre savoir quelque chose et le vivre. Entre le dire, et l’incarner. pas evident. Ce qui m’aide, c’est de me demander : qu’est ce que je fas au quotidien, comme petit truc, qui me permet de rencontrer cette peur. C’est le seul moyen de l’attenuer : sy exposer en permanence par petites touches.

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  3. Valérie
    Valérie dit :

    Mon père est un homme très intelligent, habile, ingénieux et entreprenant. Ce que j’ai longtemps vu de lui, c’est la perfection. Le mec qui sait tout, qui explique tout, qui comprend tout, qui trouve toujours une solution.
    Et puis un jour, j’ai remarqué qu’une de ses anciennes installations électriques était mal conçue. Je lui ai fait la remarque, sûre que ça ne pouvait être de son fait, et là il m’a répondu : ben oui, à cette époque je n’avais pas bien compris, alors j’ai fait quelques bêtises.
    À partir de ce jour, et à travers de multiples situations, j’ai réalisé que comme moi, il ne savait pas tout d’avance. Que comme moi, il cherchait et que parfois il se trompait. J’ai réalisé qu’il prenait des risques, qu’il était faillible et parfois vulnérable.
    Et j’ai commencé à sentir à quel point je l’aimais.

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