Ce matin, je me suis réveillé avec l’envie d’écrire avec d’autres personnes. D’être dans un cercle d’écriture intime, en compagnie des gens connus et inconnus. J’ai senti un élan très fort pour créer ce lien avec d’autres.

Et immédiatement après, la peur est venue balayer mon élan.

C’est une habitude chez moi, de pas assumer mes envies quand elles impliquent d’autres personnes.

J’ai honte d’exprimer mes désirs devant autrui.

Par peur de souffrir.

Par souci de protéger l’autre, ou éviter de le déranger.

Et le désir de l’autre me fait peur aussi.

Je sais rarement quoi en faire.

Comme si désirer était un gros mot. Ou un aveu de faiblesse.

Alors, pour éviter qu’on me dise non, ou de provoquer une gêne, je choisis souvent de me taire. « Laisse tomber », « c’est pas une bonne idée »

Et c’est ce que je me suis dit avec ce cercle d’écriture.

« Personne te suivra dans tes délires »

 

Pourtant au fond de moi, je savais que cette idée pouvait donner des choses magnifiques.Ah, qu’est ce que j’en ai marre, d’être mon propre saboteur.

 

J’ai repensé à cette amie à qui j’avais déclaré mon désir amoureux, et qui m’avait répondu qu’elle n’était pas intéressée.

Je me suis souvenu comment ça m’avait fait mal.

Bizarrement, ça m’avait aussi beaucoup soulagé d’avoir pu exprimer mes sentiments, plutôt que de les garder enfermés en moi.

Et qu’ils soient entendus.

Elle avait été perturbée, et m’avait demandé :

« Qu’est ce que t’attends de moi ?

Et ça m’avait presque fait du bien. De pouvoir transférer ma gêne vers autrui.
En fait, je crois que j’attendais surtout qu’elle m’entende.

Et là, un switch s’est opéré dans mon cerveau.

J’ai réalisé qu’il y avait quelque chose de beaucoup plus important pour moi que de réussir à créer ce cercle d’écriture.

C’était d’être capable de l’exprimer devant les autres.

Le simple fait d’exposer mon envie, serait déjà  une victoire.

Car après tous, que l’on réponde favorablement ou pas à ma demande, ça ne la rend pas moins légitime pour autant.

 

C’est comme ça que j’ai lancé le groupe d’écriture.

L’enjeu n’était plus : « Est ce que les gens vont répondre favorablement ? » mais « Est ce que c’est important pour toi d’oser exprimer tes envies ? »

Ce sont ces petites victoires du quotidien que j’aime le plus.
Celles qui passent presque inaperçues, parce que pour les autres, ça peut paraitre juste normal et évident de dire « je veux », alors que pour toi, c’est comme franchir l’Everest.

La suite a été un grand cadeau.

Je t’en parlerai plus demain.

Et toi, t’as peur de tes désirs ?  Comment tu fais pour les exprimer ?
Et quand tu les exprimes pas, qu’est ce que t’en fais ?

N’hésite pas à échanger avec moi tes retours d’expériences, ce que ce texte suscite en toi. Ou les questions que tu te poses. Cela pourra peut-être inspirer l’écriture d’un prochain texte.

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5 réponses
  1. Sanae
    Sanae dit :

    Coucou Namir
    Je viens de lire les quatre articles en partant du dernier. Ils m’ont tous touchés et c’est à celui-ci que j’au eu envie de réagir.
    Je réagis rarement aux articles ou aux posts qui me touchent car écrire n’est pas exercice facile et fluide pour moi de plus je me suis souvent posée la question du pour quoi exprimer ce que je pense, ce que je ressens ou désire…
    – pour exister aux yeux des autres ? Pour être jugée ? Détestée ou aimée ?
    Si j’écris juste pour moi, dans un élan libérateur, pourquoi le partager.
    La peur de désirer d’être visible!
    En même temps que j’écris ces quelques lignes, il y a ma petite voix interne qui me dit : efface, ne réponds pas! Ce que tu écris, est sans intérêt, même pour toi. Relis, tu verras que j’ai raison.
    Et bien, non. Je ne vais pas me relire, je franchis le pas aujourd’hui et je laisse ces quelques mots en commentaire.
    Tes articles sont une source d’inspiration pour moi. Merci Namir

    Répondre
    • Namir
      Namir dit :

      Merci Sanae de t’être autorisée à réagir à cet article. C’est une sacrée question : pourquoi exprimer ce qu’on ressent, et réagir aux posts. Egoistement, j’ai envie de te dire : parce que ca me fait du bien de te lire. Que ca me permet aussi, quand j’ecrirai mes prochains articles, de d’avoir des visages, des noms, plutot que d’avoir l’impression d’ecrire dans le vide.

      Répondre
  2. Anne
    Anne dit :

    J’ai été très émue par ton premier article. Il m’a donné envie de m’asseoir, de me poser un instant et de prolonger la magie encore un peu. La magie de se sentir relié.
    Emue par ton authenticité, par l’expression d’une vulnérabilité, à fleur de peau. J’ai eu l’impression que tu me chuchotais des confidences à l’oreille, j’ai eu l’impression de me reconnaître, d’être Un… Une lecture qui fût, ni seulement intellectuelle ou émotionelle mais une véritable expérience. En une poignée de mots, j’ai éprouvé cette reliance, ce lien avec toi et au vivant, cette connexion au tout et je te remercie pour ça parce que c’est réconfortant de savoir que même si on apprécie la solitude, qu’on la chérie même parfois, nous ne sommes jamais seuls… et nous communiquons constamment, Tout parle.
    L’écriture est un dialogue, tout comme l’art, les synchronicités, comme chacun de nos gestes ou de nos paroles. Nous sommes tous en lien, comme les cellules d’un même corps.
    Après, va savoir si ton élan d’écriture t’as été inspiré par ton propre désir d’être en lien ou celui de rompre avec la solitude, ou bien celui d’un lecteur en attente de réponses ou d’éclairage… va savoir s’il n’a pas été motivé par un dessein encore plus grand…
    Je me demande souvent comme toi dans quelle mesure, le désir d’un autre, même inconscient, ne vient-il pas faire écho parfois en soi, créant une impulsion, une inspiration, un élan à créer quelque chose dont on ignore tout…
    Ton deuxième article, comme un aveu, parle des désirs justement… de l’ambivalence que tu ressens entre la peur de les exprimer et l’envie de le faire.
    J’ai souvent peur de mes désirs, je suis même la plupart du temps terrifiée à l’idée de suivre un élan, mais j’ai rarement regretté de l’avoir fait alors que j’ai souvent regretté de ne pas l’avoir fait.
    Alors, depuis peu, j’apprends tous les jours de mieux en mieux à en prendre soin et de plus en plus, je les laisse me guider. C’est grâce à eux que je me sens en vie et aussi en lien. Sans désirs, plus d’élan. Ça serait comme voyager à bord d’un voilier sans un pet de vent…
    Alors, comment je fais pour les exprimer ? Comme maintenant, en osant répondre à ton article. En arrêtant de trop réfléchir ou de vouloir contrôler le vent. En me laissant porter par son souffle, par ce que la lecture m’a inspirée que j’ai envie de partager, même si je prends le temps de le faire pour trouver les mots justes… et oui, pour moi aussi, oser chacun de ces petits pas est une grande victoire à chaque fois et je grandis.
    Et quand je n’ose pas, verbalement ou avec des mots, manifester certains désirs, je les dessine, les peint ou les danse… d’une manière ou d’une autre je les exprime car c’est la vie qui s’exprime à travers moi et je ne peux réprimer son élan.

    Je profite de l’élan justement, pour te remercier Namir d’avoir écouter tes désirs, celui d’écrire un article quotidien et celui de créer ce cercle d’écriture au coin du feu car, après une expérience professionnelle et artistique douloureuse il y a quelques mois, quelque chose en moi c’était figé, cadenassé. Tes mots et cet atelier ont remis du mouvement et m’ont réconcilié avec cette vision de la Vie comme un grand ballet cosmique, une danse à laquelle on est tous invité et à laquelle j’ai envie de continuer à participer joyeusement.

    Répondre
  3. Le Chartier Anne
    Le Chartier Anne dit :

    J’ai été très émue par ton premier article. Il m’a donné envie de m’asseoir, de me poser un instant et de prolonger la magie encore un peu. La magie de se sentir relié.
    Emue par ton authenticité, par l’expression d’une vulnérabilité, à fleur de peau. J’ai eu l’impression que tu me chuchotais des confidences à l’oreille, j’ai eu l’impression de me reconnaître, d’être Un… Une lecture qui fût, ni seulement intellectuelle ou émotionelle mais une véritable expérience. En une poignée de mots, j’ai éprouvé cette reliance, ce lien avec toi et au vivant, cette connexion au tout et je te remercie pour ça parce que c’est réconfortant de savoir que même si on apprécie la solitude, qu’on la chérie même parfois, nous ne sommes jamais seuls… et nous communiquons constamment, Tout parle.
    L’écriture est un dialogue, tout comme l’art, les synchronicités, comme chacun de nos gestes ou de nos paroles. Nous sommes tous en lien, comme les cellules d’un même corps.
    Après, va savoir si ton élan d’écriture t’as été inspiré par ton propre désir d’être en lien ou celui de rompre avec la solitude, ou bien celui d’un lecteur en attente de réponses ou d’éclairage… va savoir s’il n’a pas été motivé par un dessein encore plus grand…
    Je me demande souvent comme toi dans quelle mesure, le désir d’un autre, même inconscient, ne vient-il pas faire écho parfois en soi, créant une impulsion, une inspiration, un élan à créer quelque chose dont on ignore tout…
    Ton deuxième article, comme un aveu, parle des désirs justement… de l’ambivalence que tu ressens entre la peur de les exprimer et l’envie de le faire.
    J’ai souvent peur de mes désirs, je suis même la plupart du temps terrifiée à l’idée de suivre un élan, mais j’ai rarement regretté de l’avoir fait alors que j’ai souvent regretté de ne pas l’avoir fait.
    Alors, depuis peu, j’apprends tous les jours de mieux en mieux à en prendre soin et de plus en plus, je les laisse me guider. C’est grâce à eux que je me sens en vie et aussi en lien. Sans désirs, plus d’élan. Ça serait comme voyager à bord d’un voilier sans un pet de vent…
    Alors, comment je fais pour les exprimer ? Comme maintenant, en osant répondre à ton article. En arrêtant de trop réfléchir ou de vouloir contrôler le vent. En me laissant porter par son souffle, par ce que la lecture m’a inspirée que j’ai envie de partager, même si je prends le temps de le faire pour trouver les mots justes… et oui, pour moi aussi, oser chacun de ces petits pas est une grande victoire à chaque fois et je grandis.
    Et quand je n’ose pas, verbalement ou avec des mots, manifester certains désirs, je les dessine, les peint ou les danse… d’une manière ou d’une autre je les exprime car c’est la vie qui s’exprime à travers moi et je ne peux réprimer son élan.

    Je profite de l’élan justement, pour te remercier Namir d’avoir écouter tes désirs, celui d’écrire un article quotidien et celui de créer ce cercle d’écriture au coin du feu car, après une expérience professionnelle et artistique douloureuse il y a quelques mois, quelque chose en moi c’était figé, cadenassé. Tes mots et cet atelier ont remis du mouvement et m’ont réconcilié avec cette vision de la vie comme un grand ballet cosmique, une danse à laquelle on est tous invité, avec nos différences et nos singularités, à participer joyeusement.

    Répondre
    • Namir
      Namir dit :

      Merci Anne. Très touché. Bunuel disait un jour qu’il avait fait du cinema apres avoir vu un film de Fritz Lang. Et se rejouissait quand Carlos Saura a dit qu’il a eu envie de faire du cinéma, grâce à Bunuel. Les artistes, et les créateurs sont des passeurs de relais. Il se laissent inspirer, et parfois, ils inspirent d’autres personnes. Content d’être un passeur.

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