ACTIVE-CHANGE

Le développement personnel est-il dangereux ?

Quand j’ai découvert la méditation, il y a 4 ans, ça a été une révélation.

Une nouvelle façon de voyager loin. Vraiment loin.

Tous les matins je me levais avec excitation, pour le plaisir de méditer.

C’était devenu ma routine quotidienne.

Ma femme a trouvé ça un peu bizarre, quand j’ai commencé à me lever à 5 heures du matin.

30 minutes. 45 minutes. Une heure. Une heure 30….

J’y prenais tellement goût que les séances se rallongeaient. 

J’avais le sentiment de trouver la paix et me relier à l’univers.

Tellement que rater une matinée de méditation me mettait de mauvaise humeur.

Je remarquais pas que le reste de ma journée me paraissait de plus en plus terne, et soûlant : les enfants qui trainaient pour aller à l’école, ma femme qui s’énervait parce que je n’avais pas vidé le lave-vaisselle, mon travail qui n’avançait pas vraiment.

– Et ben, dis donc, ça te réussis bien de méditer !  T’es même pas fichu de gérer les goûters des enfants ! Tu les laisses aller à l’école tout seuls,  pour continuer tes trucs. T’es juste qu’un insupportable égoïste. Dis le, Namir, que t’as plus envie de vivre avec nous !

C’est fou comment en une seconde un état de bien-être peut se transformer en rage.

Et j’ai bien du me rendre à l’évidence.

La méditation que je pratiquais ne me faisait pas de bien.

En me coupant d’un quotidien que je prenais de moins en moins de plaisir à vivre, elle m’éloignait de ma famille. Et de moi.

Il y avait une réalité que je ne voulais pas voir, et que je fuyais à travers la méditation.

Et elle revenait comme un boomerang, pour m’exploser en pleine poire.

Des fois tu crois que tu cherche l’amour, alors que t’es juste en train de fuir la peur.