Comment déjouer les pièges dans lesquels tombent la plupart des auteurs

Pour aller au bout d’un livre, ou d’un scénario de film, il ne suffit pas d’avoir une bonne histoire. Ni de connaître les règles de la dramaturgie. Il y a un obstacle à surmonter. Et il est en vous.

Vous cherchez LE livre sur le scénario, ou l’écriture, qui vous aidera à surmonter les blocages qui parasitent votre travail artistique ?

Parce que vous vous posez les questions suivantes :

– Comment maintenir votre désir et votre enthousiasme de départ face aux routines de la ré-écriture ?

– Comment ne pas déprimer devant les critiques négatives et les refus ?

– Comment vaincre vos résistances et vos auto-saboteurs ?

– Que faire de vos doutes et jugements sur vous-même ?

– Comment faire face à l’impatience, la solitude, la peur de l’échec, la procrastination, et le perfectionnisme ?

J’ai tourné en rond pendant des années à chercher à résoudre ces difficultés, lu un paquet de bouquins, et je dois bien vous avouer : je n’ai jamais trouvé LE livre magique.

Mais j’ai réalisé un truc important  je ne me posais pas les bonnes questions.

Steven Pressfield dans « Nobody wants to read your shit » écrit :

«Le réflexe, quand vous êtes bloqué, c’est de recherchez une solution. Or, vous n’avez pas identifié le problème.

Trouvez le problème ! »

Mon métier de coach m’a permis d’accompagner des artistes et des créateurs, et de m’intéresser à leur manière de fonctionner, et à leurs processus créatifs.
J’ai pu apprendre d’eux comment ils faisaient pour réussir, et pour échouer dans leurs projets.

J’ai constaté que la plupart des artistes qui restaient bloqués, avaient un point commun : Ils n’étaient pas conscients de leur fonctionnement.

J’ai alors mis en place une méthode en deux temps, pour aider les créateurs à identifier leurs mécanismes, et à les transformer, pour aller au bout de leurs livres, films ou scénarios.

Ce que je vous propose ici, ce sont 6 points clés qui vous aideront à découvrir votre manière de fonctionner, et à identifier ce qui vous pose réellement problème dans votre travail.

« Si j’avais une heure pour résoudre un problème, je prendrais 55 minutes à réfléchir au problème et 5 minutes à penser aux solutions. »

Albert Einstein

Prenez votre temps pour répondre aux questions suivantes. Elles nécessitent un peu d’introspection, et beaucoup d’authenticité. 

Prêts ?

1- Pour qui précisément vous écrivez.

Ce n’est pas une question facile. Elle demande de sortir de l’intellect, pour rentrer dans l’émotionnel.

Par exemple, vous pouvez répondre à la question suivante :

– Quelle est la personne, vivante ou morte, dont l’adhésion m’apportera le plus de bonheur ?

– Et quelle est celle que je redoute le plus de décevoir ?

Cela peut être votre frère décédé, votre père, votre conjoint, une grand-mère, le critique de tel journal, votre mentor, une professeur de 4ème, ou vous-même. Une fois que vous avez trouvé le « pour qui », il vous sera plus facile de faire émerger le pour quoi.

2- Pour quoi : Au service de quel besoin.

La aussi, une grand honnêteté intellectuelle. Utilisez ici la question « pour quoi », jusqu’à atteindre le sommet de votre pyramide.

– J’écris pour m’exprimer

– T’exprimer. Pour quoi ?

– Pour me sentir important, et avoir le sentiment d’exister

– Te sentir important et exister. Pour quoi ?

– Pour être aimé .

– Être aimé. Pour quoi ?

– Pour ne plus être triste.

– Ne plus être triste, pour quoi ?

– Pour aimer.

Ces questions peuvent ramener à des valeurs spirituelles comme « exister », « laisser une trace ». A la fin, vous devriez ressentir une belle émotion, si vous avez joué le jeu. Logiquement, chaque « pour quoi », doit vous faire monter d’une marche, dans la hiérarchie de vos vos valeurs et besoins. Il y a forcément un sommet. C’est l’endroit au dessus duquel il n’y a plus rien, ou alors, à partir duquel ça tourne en rond.

Dans cet exemple, ce que je trouve intéressant, c’est pas seulement d’identifier le sommet de la pyramide. Mais c’est aussi de voir le chemin.

Il y a un paquet de présupposés à questionner, dans le passage d’un niveau à l’autre.

Par exemple,

– En quoi « te sentir important » te permet « d’être aimé » ? Tu ne peux pas être aimé, si tu n’es pas important ? Et puis aimé par qui ?

Le but ici est de vous aider à remplir les blancs de l’histoire, et faire émerger ce qu’il y a dans les interstices entre ces lignes.
Votre vision, ou plus exactement, ce que vous voulez transmettre, ou faire passer découle souvent de là.

Si vous sentez que vous vous « bullshitez » tout seul, parce qu’on a parfois des stratégies d’évitement inconscientes quand on va toucher à ce que l’on a de plus précieux, faites vous aider.

Personnellement, je suis passé par un coach et ça m’a beaucoup aidé.

3- Quelle est votre plus grande peur.

1- Qu’est-ce que vous risquez de pire si vous ratez ?

2 – Quelle seraient les pires conséquences, si vous réussissez ?

Ces questions sont cruciales pour avancer. Et il n’y a rarement qu’une seule réponse.
Ne négligez pas cette deuxième question, c’est souvent la que se cachent vos auto-saboteurs. J’en parle dans cette vidéo.

4- Ce qui fait votre singularité : votre principal talent.

Ici, la méthode la plus simple et la plus efficace, c’est d’appeler 5 personnes qui vous connaissent, à des niveaux différents, et de leur poser ces 3 questions, en insistant sur le fait que vous leur demandez d’être vrais, et sans filtres :

1 – Quel talent tu dirais que j’ai ?

2 – Qu’est ce que t’aimes le plus chez moi ?

3- Qu’est ce que tu détestes le plus chez moi ?

Il arrive fréquemment qu’on donne la même réponse a la question 2 et 3. Par exemple, quelqu’un peut vous adorer pour votre sens de l’humour et de la dérision, et en même temps vous trouver insupportable à cause de votre sens de l’humour déplacé, ou pas au bon moment.
Que ce soit une qualité, ou un défaut, ce sont des talents. Ces spécificités vous rendent singulier, et ça vaut le coup de les assumer, et d’apprendre à les apprécier. Elles peuvent devenir une source d’inspiration.
Un de mes professeurs, avait un côté très désagréable en formation, parce qu’il donnait l’impression de s’en foutre des gens. C’était son côté « connard ». J’ai appris par la suite, qu’après avoir lutté contre cet aspect de lui, il avait choisi de l’assumer et avait même nommé sa société avec les initiales de son prénom suivi du C de connard.

Nous ne sommes pas que des anges.

Et souvent, ce côté de nous qu’on n’aime pas, peut sans doute avoir une belle utilité.

Dans son cas, par exemple, ce côté « connard », était aussi lié à son côté : » Je suis cash, honnête, entier, et je dis les choses sans mentir aux autres, ni à moi-même ». Et c’est justement pour cela que les gens l’appréciaient et l’aimaient.

5- Comment vous fonctionnez : votre processus créatif

En d’autres termes, comment ça marche à l’intérieur de vous. Quelles sont vos représentations mentales sur votre travail.

Pour cela, je vous propose de faire deux dessins, de manière rapide et intuitive.

1 : Dessinez votre représentation de la création. Le fait de créer.

2 : Dessinez votre représentation de vous-même en tant que créateur.

Prenez pas plus de 5 minutes pour chaque. Et ne trichez pas ! Dessinez la représentation qui vous vient spontanément, sans chercher à analyser, ni à faire beau !

Je me souviens d’une chorégraphe qui avait dessiné une longue route, très ensoleillée, entourée de magnifiques fleurs. Mais la route traversait la page. Il n’y avait pas de fin à sa route. Cela a simplement mis à jour ce qui se jouait dans son travail : pour elle, une chorégraphie, c’était quelque chose sans fin

Comme cela lui posait problème, je lui ai alors proposé de dessiner sa représentation de ce qu’est la fin. Cela a mis a jour en quelques minutes à peine une peur de l’abandon.

En faisant ces représentations, la stagiaire a réalisé qu’en « intégrant » ces deux dessins ensemble, elle pouvait donner une destination à sa route.
Ces représentations mentales sont un outil vraiment puissant.

Je trouve cet outil particulièrement riche car il révèle le nombre d’étapes en jeu dans votre processus créatif, votre rapport à votre travail, ainsi que la place que vous laissez à l’autre dans votre création.

6- Votre stratégie : Votre méthode de travail, et les étapes pour y arriver.

Ici il s’agit d’un travail plus conscient. Une fois que vous avez identifié votre méthode de travail, vos routines et rituels, et écrit vos stratégies de créateur, vous pouvez :

1- Les comparer avec vos stratégies à vous dans d’autres domaines, où vous réussissez facilement.
2 – Les comparer avec les stratégies d’autres personnes pour les enrichir

Comment vous fonctionnez quand vous cuisinez ? Avez-vous un plan ? Savez vous déjà ce que vous allez faire ? Comment gérez vous le temps ? Quelles sont vos étapes ? Comment savez vous que c’est fini ? Comment gérez vous les réactions de vos invités s’ils aiment ou pas ?

En travaillant avec cette méthode d’analogies, vous pourrez transposer ce que vous savez bien faire, d’un domaine à l’autre. Ça s’appelle la modélisation, et j’aime beaucoup modéliser la manière dont travaillent mes collègues, et les gens dont j’apprécie le travail, pour enrichir ma méthode.

Et vous la partager.

Souvent, quand vous avez un blocage sur un projet, c’est qu’un de ces points n’a probablement pas été identifié.

Et n’oubliez pas : Ne cherchez pas de solution, tant que vous n’avez pas identifié le problème.

Je vous détaillerai ultérieurement comment travailler sur ces points que j’aborde aussi, dans mes ateliers d’écriture créative.

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