Si je devais résumer en une phrase les deux plus importants apprentissages que j’ai retenu de  ma formation d’hypnose à l’ARCHE, je dirais en premier :  Aimer les gens.

Je dois préciser qu’à la base, je suis plutôt un ours solitaire, peu à l’aise dans le contact avec les autres, et en particulier avec les groupes.
Quand on passait en exercices, et qu’il fallait choisir un partenaire pour travailler, c’était toujours un moment de stress. J’ai repéré quelques stagiaires vers qui je suis allé naturellement, et un plus grand nombre avec lesquel  j’ai soigneusement évité de travailler.

Jusqu’au jour où un des mes formateurs, pour m’aider à progresser m’a suggéré d’aller travailler avec celui ou celle qui me rebutait le plus.
Me précisant que c’est sans doute de cette personne que j’avais  le plus à apprendre.

Quand vous prenez conscience que ce que vous n’aimez pas chez une personne, c’est généralement ce que vous n’acceptez pas chez vous, je vous assure, ça recadre.

C’est le deuxième apprentissage que j’ai fait.

Cela s’appelle les surfaces projectives.

Si  une personne vous agace parce qu’elle parait prétentieuse,  ou parce qu’elle est trop dans la séduction, demandez-vous ce que ça touche en vous. Quelle peur se cache derrière. Et ce que ça raconte sur vous. Quel est votre propre rapport à la séduction, à votre image, ou au jugement.

L’accompagnement en hypnose m’a permis de réaliser que tous les gens ont souffert, reçu des coups. Et que leurs attitudes sont des stratégies pour se protéger. Et les plus beaux apprentissages que j’ai fait en formation, ont été avec des collègues dont le premier contact a été parfois abrupt. J’ai appris à les connaître. Et j’ai appris à me connaître.

C’est bête… mais quand je vois une personne prétentieuse, sure d’elle même, arrogante, distante, avoir un sanglot dans la voix, laisser couler une larme, ou exprimer tout le mal qu’elle pense d’elle même, bah… c’est juste impossible de la regarder ensuite de la mème manière.

Et le fait d’avoir accès a cette part de chaque être humain, c’est ce qui rend ce métier si beau.

Mais on est des êtres humains, avec nos a priori. On a tous notre part d’ombre. Notre zone de racisme subjectif. Ou d’inconfort C’est comme ça. Et il y a des clients qu’on aimerait bien ne pas recevoir.

Et c’est là, toute la difficulté.

Comment se débarrasser de ses a priori, sur cette personne ?

Comment arriver à voir immédiatement l’humain qui se cache derrière sa posture ? Comment voir dans tel client qui arrive en retard, en éructant sa haine, et sa rage contre les fonctionnaires, les musulmans, et le gouvernement, un être sensible qui a peur d’être rejeté, et dont la valeur principale est peut-être l’amour ?

Je vous livre deux techniques qui m’ont aidé par rapport à cela :

1 – la technique Laurent Bertin… ou la technique du : « vous êtes toujours con comme ça ? »

En gros, vous dites ce que vous pensez. Bon… c’est sûr, il y a l’art et la manière. Mais en gros, quand votre client vous énerve, ou provoque une réaction chez vous : dites lui ce que ça provoque chez vous.

Le but c’est de le dire, sans ressentiment. Et c’est là ou c’est compliqué. C’est qu’en fait, pour se permettre de dire ça, il faut déjà suffisamment aimer la personne que vous avez en face de vous, pour lui dire. Parce que ça veut dire que vous avez une confiance totale dans cette personne, dans sa capacité à entendre ce que vous allez lui dire. Ou alors vous exprimer en parlant de vous, de votre ressenti. Du genre : « C’est bizarre, quand je vous écoute, je ressens une forme d’agacement. Je sais pas si c’est chez moi, ou chez vous. Ca vous parle ? comment vous vous sentez juste là, quand je vous dis ca ? »

Si vous dites a votre meilleur ami qu’il a agi comme un con, il vous en voudra peut-être un peu, mais cela aura plutôt tendance a renforcer vos liens. Dire ce que vous pensez, c’est induire a la personne que vous la sentez capable de recevoir ce que vous dites. Et puis, en vrai, les gens ils se disent les choses en dix fois pire à l’intérieur. Demandez donc à une personne en surpoids comment elle se voit.

En gros, l’idée, c’est d’être vrai dans son ressenti.

Et je me rends compte aujourd’hui, qu’on peut dire beaucoup de choses a quelqu’un, si l’intention est bienveillante. Et surtout que ça renforce le rapport.

2 – la technique David Picard… ou la technique du « caca dans la couche »

Tout homme, ou toute femme, a été enfant un jour. Alors, quand vous êtes face à un  colosse de deux mètres, qui sent l’alcool, qui a envie de tout casser, et qui prétend tout savoir sur tout, regardez le dans les yeux, et essayer de voir l’enfant qu’il a été. Imaginez le enfant, à deux ans, regardez le quand il faisait encore caca dans sa couche, qu’il pleurait parce que sa maman ne lui avait pas donné son biberon, ou qu’il éclatait en sanglot parce qu’il voulait un jouet que sa sœur avait. Bah oui… regardez quiconque dans les yeux, jusqu’à voir l’enfant qu’il a été, et je vous assure que…  vous finirez par le trouver… touchant.

Bon, c’est pas pour autant que je suis devenu un Bisounours, et je ressens toujours des sympathies ou des antipathies. J’ai juste compris qu’aimer les gens, c’est la conséquence de s’aimer soi. Y compris quand on se trouve con, ou chiant.

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